Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, mercredi, que son conseil d'administration avait approuvé un prêt de 2,1 milliards de dollars pour l'Islande, pays sévèrement touché par la crise financière.
Le Fonds monétaire international a annoncé mercredi que son conseil d'administration avait approuvé un prêt de 2,1 milliards de dollars à l'Islande.
L'Islande devient ainsi le premier pays d'Europe de l'Ouest à obtenir un prêt de l'institution multilatérale depuis la Grande-Bretagne en 1976.
Ce prêt prend la forme d'un "accord de confirmation" sur deux ans, procédure destinée à aider les pays à surmonter des difficultés temporaires de balance des paiements, avec un taux d'intérêt élevé, a précisé le FMI dans un communiqué.
Quelque 827 millions de dollars sont débloqués immédiatement, le solde devant être versé en huit tranches de quelque 155 millions de dollars, conditionnées à une procédure d'examen trimestriel.
Ce vote intervient près d'un mois après l'accord entre le FMI et le gouvernement de Reykjavik, intervenu le 24 octobre. Le vote de ce prêt, initialement prévu le 5 novembre, avait été reporté en raison d'un différend sur le gel de comptes d'épargnants britanniques et néerlandais dans une banque islandaise.
Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn avait annoncé samedi qu'un accord avait été trouvé entre Etats membres pour régler ce litige.
"Il y a trois objectifs au programme soutenu par le FMI", précise l'institution dans un communiqué: la "priorité immédiate" est de stabiliser le taux de change. Le FMI entend également "promouvoir un secteur bancaire national viable", et "limiter la socialisation des pertes" dans les banques qui se sont effondrées dans le pays, notamment avec un "programme ambitieux de consolidation budgétaire pluriannuel".
Le FMI précise que son prêt devrait couvrir 42% des besoins du pays sur la période 2008-10. Au total l'Islande estime avoir besoin de 5 milliards de dollars, les 3 milliards restants devant provenir en large partie des pays nordiques.
L'économie islandaise, fortement dépendante de son système financier hyperactif à l'étranger, a été mise à mal par la crise financière, provoquant la chute de la devise du pays, la couronne.
Le numéro deux du FMI John Lipsky a souligné dans un communiqué que "l'Islande traverse une crise bancaire d'ampleur extraordinaire. Les trois banques principales, représentant environ 85% du système bancaire, se sont effondrées en moins d'une semaine" début octobre a-t-il rappelé, évoquant également la chute du marché boursier et "de graves perturbations dans les paiements extérieurs".
"En conséquence, l'Islande affronte une grave récession", a souligné M. Lipsky.
Le FMI prévoit que le produit intérieur brut (PIB) islandais se contractera de 10% l'année prochaine. Le gouvernement islandais estime que la dette publique du pays va passer de 29% du PIB à la fin 2007 à plus de 100% fin 2009, et table sur une reprise à partir de 2011.