Le Conseil national de l'UMP, organisé ce samedi pour ratifier le projet pour 2012 et l'investiture aux législatives, est l'occasion pour François Fillon et Jean-François Copé de remobiliser leurs troupes, face à la montée de François Hollande.
AFP - Face à la montée en puissance de François Hollande, François Fillon et Jean-François Copé veulent remobiliser leurs troupes samedi, à la veille de la riposte télévisée de Nicolas Sarkozy au candidat socialiste.
Prévu de longue date, le Conseil national de l'UMP de ce samedi après-midi doit ratifier le projet pour 2012 -approuvé par 96% du tiers des militants ayant participé au scrutin- et les investitures aux législatives de juin. Hasard du calendrier, il a lieu... le jour des 57 ans du chef de l'Etat.
Mais ce grand raout prend une autre symbolique alors que, de l'aveu même de ténors de la majorité, François Hollande a bien réussi sa séquence de la semaine, entre son premier grand meeting au Bourget, sa présentation du chiffrage du projet et son émission télévisée "Des paroles et des actes", face au joker du chef de l'Etat, Alain Juppé.
Pour le secrétaire général de l'UMP et le Premier ministre, qui se relaieront à la tribune de la Porte de Versailles à Paris, face à 2.000 cadres, l'heure est donc plus que jamais à la remobilisation des troupes.
M. Copé a déjà exhorté mardi les parlementaires à être "solides, déterminés, courageux, pugnaces" et à ne pas "se laisser impressionner" par "les héros du mois de janvier" qui ne sont jamais, selon lui, "les gagnants du mois de mai".
"Le message du Conseil national, c'est que nous avons un parti en ordre de marche" pour la présidentielle. Face à "l'arrogance" et au discours "conservateur, rabougri, très franco-français" de M. Hollande, "le mot clef de cette journée, c'est celui du courage. C'est ce qui fera la différence en mai", déclarait samedi matin M. Copé. Pour illustrer son propos, l'UMP présentera un clip sur le "courage en politique".
"C'est le moment fort où le parti se met en marche", renchérit-on à Matignon. "Et puis, il y a le discours du président dimanche, qui montre qu'on n'est pas uniquement dans un temps de campagne et qu'il faut apporter des réponses aux attaques de la gauche et expliquer des mesures", insiste-t-on.
A moins de trois mois du premier tour, MM. Fillon et Copé, qui ne s'apprécient guère et sont promis à une lutte acharnée pour le contrôle de l'UMP en cas de défaite de Nicolas Sarkozy, veulent aussi jouer la carte de l'unité du parti. "L'heure nécessite de faire bloc", résume Jean-François Copé.
Le Conseil national doit ratifier le projet à "zéro euro" de l'UMP, sorte de boîte à outils dans laquelle le futur candidat Sarkozy piochera à sa guise.
Ce "socle" n'est "sûrement pas" le projet du chef de l'Etat qui, lui, "aura un souffle" et mettra "beaucoup plus d'humain" pour "parler aux gens", juge le ministre des Affaires européennes, Jean Leonetti, chef de file des "humanistes".
Le projet UMP prévoit notamment la fin des 35 heures via des accords de branche ou d'entreprise, la création d'une +fiscalité anti-délocalisation+ et la mise en place d'un code pénal spécifique pour les mineurs, avec sanctions dès 12 ans.
Le parlement du parti validera aussi les investitures aux législatives pour 501 des 577 circonscriptions. Les autres sont "réservées", dans le cadre de négociations avec les partis alliés (Nouveau Centre, Parti radical...) ou en raison de difficultés locales.
Seuls 28% des candidats sont des femmes, d'où de lourdes amendes en perspective. "L'UMP est un parti anti-parité", dénonce Brigitte Kuster, élue UMP de Paris. La capitale a été le théâtre de psychodrames, en particulier avec la bagarre François Fillon-Rachida Dati pour la 2e circonscription, attribuée au Premier ministre.