Les militants socialistes sont appelés à voter jeudi soir pour le nouveau premier secrétaire du PS. Trois candidats sont en lice : Benoît Hamon, Ségolène Royal et Martine Aubry. Mercredi soir, ils tenaient leur ultime meeting.
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À l’approche du vote des militants, les candidats écument les plateaux télé et multiplient les déclarations dans les médias. Pour la première fois, trois candidats briguent le poste de premier secrétaire.
Après l’échec du Congrès de Reims, le vote des 233 000 militants -en comptant ceux qui ne sont pas à jour de leur cotisation- s’annonce serré.
Arithmétiquement, Martine Aubry compte un léger avantage sur Ségolène Royal. Sa motion n’est arrivée qu’en troisième position en recueillant près des 25% des suffrages lors du vote sur les motions le 6 novembre. Mais elle a obtenu lundi le soutien de Bertrand Delanoë, qui s’est retiré de la course au Congrès de Reims pour ne pas ajouter "de la division à la division". La motion du maire de Paris avait pourtant recueilli plus de voix que celle de la maire de Lille.
En ajoutant les voix d’Auby et de Delanoë, qui a lui aussi obtenu près de 25% des suffrages, l’architecte des 35 heures serait proche de la majorité absolue.
Mais rien ne dit que les Delanoïstes se plieront à la consigne et voteront "au canon". Le député alsacien Armand Jung, signataire de la motion Delanoë, a déjà dit qu’il voterait Royal. Le maire de Brest François Cuillandre, rangé derrière le maire de Paris, a quant à lui annoncé qu’il voterait blanc.
Pensant incarner le "nouveau centre de gravité du parti", Aubry se dit "confiante" sur l’issue du vote. Elle a déclaré ce mercredi sur les ondes de France Inter qu’elle tendrait immédiatement la main à Ségolène Royal en cas de victoire.
Ségolène Royal veut faire "naître le socialisme du XXIème siècle", en réaction à "l’éternel retour du vieux parti", incarnée selon elle par Martine Aubry, son adversaire la plus dangereuse.
Dans une interview au journal "Le Monde" daté du 20 novembre, elle dit symboliser "le changement et même la rupture", terme avec lequel son rival de la présidentielle Nicolas Sarkozy faisait campagne durant la présidentielle.
Elle vise aussi les quartiers populaires. La dame du Poitou-Charentes espère accueillir "les jeunes des quartiers populaires et de toutes les couleurs" et envisage le déménagement du siège du parti du cossu VIIème arrondissement de Paris vers un quartier moins huppé.
Une de ses réserves de voix, en plus de celles des partisans du premier secrétaire sortant François Hollande ralliés à Bertrand Delanoë, se situe maintenant au niveau des adhérents du Parti socialiste qui ne sont pas à jour de leur cotisation. Un grand nombre d’entre eux avait pris leur carte au Parti à l’époque de l’investiture présidentielle de Ségolène Royal en 2006. Ce sont les fameux "militants à 20 euros". Ils avaient adhéré à ce prix. Le tarif est depuis revenu à son niveau d’avant, 50 euros.
Benoît Hamon, 41 ans, peu connu avant la campagne, porte les espoirs de l’aile gauche du parti. En pleine crise financière, il prône un changement "radical" de cap. Sa motion a recueilli 19% des voix le 6 novembre. Un score plus élevé que prévu. Mais ses réserves de voix sont limitées. La gauche du parti en effet vu son score fondre par rapport au dernier Congrès, à Rennes, en 2005. Reste que son soutien à l’une des deux candidates pourrait être décisif en cas de second tour.
Au micro d’Europe 1, il a dénoncé la tournure de la campagne : "Je suis fatigué du spectacle de militants socialistes ou de dirigeants socialistes qui donnent l'impression d'être plus en colère contre d'autres socialistes que contre la droite."
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