Au lendemain de la mort des quatre soldats français, le ministre de la Défense a affirmé samedi à Kaboul que le responsable était un Taliban infiltré dans les rangs de l'armée afghane. L'homme, âgé de 21 ans, a été arrêté.
AFP - Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a indiqué samedi que le soldat afghan qui a tué quatre militaires français la veille en Afghanistan était "un taliban manifestement infiltré depuis longtemps" dans les rangs de l'armée afghane.
"Le général Nazar nous a expliqué" qui était l'homme qui a tiré sur les soldats Français, "manifestement un taliban infiltré depuis longtemps", a déclaré le ministre sur la base de Surobi (est), à l'issue d'un entretien avec le commandant de la 3e brigade de l'armée afghane, dont dépend l'unité basée à Gwan où le tireur a ouvert le feu sur les militaires français.
L'homme, âgé de 21 ans, identifié comme Abdul Mansour, a été arrêté après le drame au cours duquel huit soldats français ont également été grièvement blessés. Selon M. Longuet, il s'agit d'un ancien soldat de l'armée afghane qui a déserté, est probablement passé ensuite au Pakistan, avant de s'engager à nouveau dans les rangs de l'armée. Il était depuis environ deux mois dans l'unité de Gwan.
Le ministre français a rappelé la volonté des insurgés "de casser la confiance entre les forces françaises et l'armée afghane".
Il a souligné la capacité de la France à aider l'armée nationale afghane (ANA) à mieux contrôler ses recrues, grâce notamment "aux techniques nouvelles d'identification des personnes".
itM. Longuet est en Afghanistan pour évaluer les mesures que les autorités afghanes s'engagent à prendre pour assurer la sécurité des soldats français chargés de former l'armée afghane.
Le président français Nicolas Sarkozy avait déclaré vendredi que, faute de garanties suffisantes, la France pourrait accélérer le retrait de son contingent, actuellement de 3.600 soldats, de la force internationale en Afghanistan.
Le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud, a souligné pour sa part que si les opérations de formation et d'encadrement de l'armée afghane sont suspendues, les opérations de soutien des forces françaises à l'ANA se poursuivent.
Il a mentionné l'utilisation d'un système d'"identification biométrique" des recrues de l'armée afghane pour lutter contre les tentatives d'infiltration des insurgés.