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La mutinerie de paramilitaires aurait fait des dizaines de morts

Au Bangladesh, une centaine de personnes ont été prises en otage mercredi par des paramilitaires mutinés contre leur hiérarchie. Cinquante personnes auraient été tuées, a indiqué le vice-ministre de la Justice.

AFP - Cinquante personnes ont peut-être été tuées au cours d'une sanglante mutinerie au sein d'une unité paramilitaire des forces de sécurité bangladaises à Dacca, qui s'est achevée jeudi avec la reddition des rebelles.

La mutinerie a peut-être fait cinquante morts parmi les officiers, a déclaré à la presse le vice-ministre de la Justice Kamrul Islam, qui est entré dans l'enceinte de l'unité paramilitaire des garde-frontières, les Bangladesh Rifles (BDR), après que les mutins ont déposé les armes.

"Nous avons parlé aux soldats et ils disent que 50 officiers ont été tués", a-t-il indiqué. Il a cependant ajouté qu'il ne pouvait pas confirmer ce chiffre, faute d'avoir vu les corps.

"Nous avons entendu dire que les victimes se trouvaient dans un hôpital à l'intérieur du complexe", a-t-il ajouté.

De précédentes sources militaires avaient indiqué que la mutinerie avait fait au moins cinq morts et 34 blessés.

Une centaine de personnes avaient été prises en otage mercredi par les rebelles mutinés contre leur hiérarchie qui leur a refusé une hausse de leurs soldes. Parmi les otages figuraient le général Shakil Ahmed, commandant les BDR, force de sécurité paramilitaire des gardes-frontières.

Les rebelles ont commencé à remettre leurs armes peu après minuit au ministre de l'Intérieur Sahara Khatun, qui se trouvait à l'intérieur de l'enceinte, après que le Premier ministre Sheikh Hasina leur eut offert l'amnistie.

"Nous lui avons promis que nous allions déposer les armes et rentrer dans nos casernes. Elle a accepté que nos revendications soient satisfaites progressivement", a déclaré Tauhid, un adjoint du responsable des BDR, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre.

Des tirs sporadiques pouvaient encore être entendus mercredi soir, a rapporté un correspondant de l'AFP.

"Nous retenons tous les officiers en otages", avait assuré un soldat rebelle cité par la chaîne de télévision ATN Bangla sous le couvert de l'anonymat.

Quelques heures auparavant la mutinerie avait éclaté au sein de cette unité paramilitaire, dont le quartier général est situé dans le district de Pilkhana.

Des milliers de policiers et de soldats avaient été appelés en renfort autour du quartier général et 800 étudiants de l'Université de Dacca, située à proximité, avaient été évacués de leur campus.

Selon des sources officielles, les tirs ont coïncidé avec une réunion de hauts responsables des BDR, et les revendications concernent quelque 3.000 à 4.000 hommes de cette unité.

Ces sources ont également réfuté une tentative de coup d'Etat, dans un pays qui a été le théâtre de nombreux putschs depuis sa sécession du Pakistan en 1971.

"Il y a eu des échanges de tirs très nourris ce matin au quartier général de l'unité des BDR. Nous avons entendu des tirs de mortier", a déclaré un chef de la police locale.

Selon la presse locale, les paramilitaires de la BDR se sont rebellés pour obtenir une hausse de leurs soldes, des subventions pour leurs repas et davantage de jours de congé. Ces requêtes avaient été refusées par le général Shakil Ahmed, selon la même source.

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