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Primaires républicaines : Romney remporte le caucus de l'Iowa, Bachmann se retire

L'ex-gouverneur du Massachusetts a remporté le caucus de l'Iowa, première étape des primaires républicaines, avec une petite avance de huit voix sur Rick Santorum. Distancée, Michele Bachmann renonce à briguer l'investiture républicaine.

AFP - Le favori l'a emporté mais d'un cheveu et la bataille risque de durer: en gagnant dans l'Iowa avec seulement huit voix d'avance, Mitt Romney semblait se diriger mercredi vers une longue bataille afin d'arracher l'investiture républicaine pour la Maison Blanche.

Le multi-millionnaire Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, l'a emporté mardi de

3 janvier - Caucus de l’Iowa.
10 janvier - Primaire du New Hampshire.
21 janvier - Primaire en Caroline du Sud.
31 janvier - Primaire en Floride.
4 février - Caucus au Nevada et dans le Maine.
6 mars - "Super Tuesday", plus de dix primaires, notamment dans le Massachusetts, au Texas et en Virginie. Si la course est toujours serrée (comme ce fut le cas en 2008 pour les démocrates entre Barack Obama et Hillary Clinton), la période des primaires continue.
3 avril - Primaires dans le Maryland, le Wisconsin et à Washington DC.
24 avril - Primaires dans cinq États, dont celui de New York et en Pennsylvanie.
5 juin - Primaires dans cinq États, dont la Californie (170 délégués).

huit voix lors des "caucus" (assemblées d'électeurs) de cet Etat rural et conservateur, qui ouvre traditionnellement la saison électorale. Il est talonné par le chrétien conservateur Rick Santorum, ancien sénateur de Pennsylvanie qui a fait une percée tardive dans les sondages.

Avec 25% des voix chacun, tous deux rêvent de battre le démocrate Barack Obama, candidat à sa réélection le 6 novembre et qui a toutes les chances de profiter des divisions de ses adversaires.

Ron Paul, le plus atypique des candidats républicains, est arrivé troisième avec 21% des voix, suivi de Newt Gingrich (13%), Rick Perry (10%) et Michele Bachmann (5%). Echaudée par son mauvais score, cette dernière, égérie du mouvement anti-impôts du "tea party", a annoncé mercredi qu'elle mettait fin à sa campagne.

Rick Perry, le gouverneur du Texas qui avait annoncé dès mardi soir qu'il réexaminait sa candidature, a finalement fait savoir qu'il restait dans le jeu.

Dès mercredi, la course s'est transportée dans le New Hampshire (nord-est) où des primaires ont lieu le 10 janvier. Depuis des mois, cet Etat semble acquis à Mitt Romney, 64 ans, conservateur cérébral et peu charismatique, déjà candidat à l'investiture républicaine en 2008. Il y caracole dans les sondages au dessus des 40% des intentions de vote, loin devant ses adversaires.

Mais selon un sondage de la Suffolk University, un tiers des électeurs potentiels du New Hampshire n'ont pas arrêté leur décision.

Le "plafond de verre" de Romney

Dès mercredi, M. Romney avait prévu de sillonner en autocar le sud de l'Etat, dans l'espoir de se tailler rapidement une stature de favori indéboulonable.

"L'Iowa rappelle que si Romney gagne, c'est parce qu'il sera le dernier à rester debout et non parce qu'il a un fort soutien républicain", estime Matt Dickinson, expert politique du Middlebury College (Vermont, nord-est).

"Il y a comme un plafond de verre pour Romney. Il a dépensé de l'argent et du temps à courtiser les conservateurs, mais il semble qu'il n'arrive pas à le crever", renchérit Bob Oldendick, de l'université de Caroline du Sud.

Les résultats de l'Iowa ont galvanisé les soutiens de Rick Santorum, 53 ans, qui affirment avoir depuis reçu de nombreux appels de "bénévoles" prêts à aider sa campagne.

Sur le long terme cependant, la plupart des experts continuent à penser que Mitt Romney reste le candidat incontournable, à défaut d'etre celui dont rêve la base républicaine.

"Le parti républicain commence à se rassembler autour de Mitt Romney", estime l'ancien journaliste politique David Yepsen. Mercredi, le sénateur John McCain, ancien candidat à la présidence, lui a apporté son soutien.

Côté démocrate, le stratège en chef de la campagne de M. Obama, David Axelrod, a estimé que le résultat de M. Romney montrait qu'il n'avait pas réussi à convaincre la majorité des républicains, malgré un "bombardement" de publicités négatives contre ses adversaires.

"Je ne pense pas que le gouverneur Romney ait résolu son problème hier (mardi). S'il avait gagné avec une grande marge dans l'Iowa et amélioré son score d'il y a quatre ans (...) il aurait pu faire valoir qu'il a rassemblé son parti et qu'il est à même" de décrocher l'investiture, a observé M. Axelrod lors d'une conférence de presse téléphonique.

"Il est très possible que cette course (à la nomination républicaine) se poursuive longtemps", a poursuivi le stratège, en ironisant sur M. Romney, "l'homme aux 25%" d'électeurs.