Dans sa traditionnelle bénédiction de Noël "urbi et orbi" prononcée place Saint-Pierre, à Rome, le pape Benoît XVI a notamment évoqué le printemps arabe et la situation en Syrie, demandant un arrêt du bain de sang dans le pays.
REUTERS - Benoît XVI a prononcé dimanche son traditionnel message de Noël en réclamant l'arrêt des violences en Syrie et la reprise des négociations de paix au Proche-Orient, en un jour endeuillé par une série d'attentats à la bombe contre des églises au Nigeria.
Le pape a délivré son message "urbi et orbi" (à la ville et au monde) en donnant sa bénédiction aux dizaines de milliers de personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre de Rome par un temps vif et clair, tandis que des millions d'autres suivaient l'événement à la télévision dans le monde.
A la fin de son discours, le chef de l'Eglise catholique, qui célébrait le septième Noël de son pontificat, a exprimé ses voeux en 65 langues, dont le turc, l'hébreu, l'arabe, l'hindi, l'ourdou et le chinois.
"Puisse le Seigneur venir en aide à l'humanité déchirée par de nombreux conflits qui, aujourd'hui encore, ensanglantent la planète", a-t-il dit en italien du balcon central de la basilique.
"Puisse le Prince de la Paix apporter la paix et la stabilité à cette Terre où il a choisi de venir au monde, et encourager la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Puisse-t-il faire cesser les violences en Syrie, où tant de sang a déjà été versé", a-t-il ajouté.
Cinq mille personnes au moins ont trouvé la mort en neuf mois d'affrontements entre forces gouvernementales syriennes et manifestants opposés au régime du président Bachar al Assad.
Soucieux de "parler pour ceux qui n'ont pas de voix", Benoît XVI a aussi lancé un appel pour que l'on secoure davantage les populations touchées par la faim, les pénuries alimentaires et les déplacements dans la Corne de l'Afrique, ainsi que les victimes des inondations en Thaïlande et aux Philippines.
Le pape n'a pas fait allusion aux attentats antichrétiens qui ont fait au moins 25 morts dimanche au Nigeria, son discours ayant été préparé avant que la nouvelle ne parvienne à Rome.
CRITIQUE DE LA COMMERCIALISATION DE NOËL
Mais le Père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, a condamné le premier de ces attentats en y dénonçant une "violence terroriste" absurde et propre à nourrir les haines.
"Nous sommes proches des souffrances de l'Eglise nigériane et de l'ensemble du peuple nigérian si éprouvé par une violence terroriste, même si en cette période il doit y avoir de la joie et de la paix", a dit Lombardi à Reuters.
Dans son homélie prononcée samedi soir, le pape avait exhorté les hommes à dépasser la commercialisation de la fête de la Nativité pour redécouvrir l'humilité de Jésus.
Arrivé à l'autel de la basilique sur une estrade roulante, Benoît XVI avait aussi appelé les 1,3 milliard de catholiques à ne pas oublier ceux qui vivent la fête de Noël "dans la pauvreté, dans la souffrance, dans la condition de migrants".
"Aujourd'hui, Noël est devenu une fête commerciale dont les scintillements éblouissants cachent le mystère de l'humilité de Dieu et celle-ci nous invite à l'humilité et à la simplicité", avait-il souligné.
"Prions le Seigneur de nous aider à traverser du regard les façades étincelantes de ce temps pour trouver derrière elles l'enfant dans l'étable de Bethléem, pour découvrir ainsi la vraie joie et la vraie lumière.
"Renonçons à nous fixer sur ce qui est matériel, mesurable et touchable. Laissons-nous simplifier par ce Dieu qui se manifeste au coeur devenu simple", ajoutait-il.
Le pape, qui avait déposé "une bougie pour la paix" sur le rebord d'une des fenêtres de son appartement, a appelé à la fin de la violence dans le monde.
"Dieu est apparu comme un enfant. Par cela même il s'oppose à toute violence et apporte un message qui est la paix. En ce moment où le monde est continuellement menacé par la violence en de nombreux endroits et de diverses manières, où il y a toujours encore des bâtons de l'oppresseur et des manteaux roulés dans le sang, nous crions vers le Seigneur", a-t-il dit.
Benoît XVI a paru en bonne forme au cours de l'office solennel qui s'est tenu dans la plus vaste église du monde chrétien. Son programme de Noël et du Nouvel an se poursuivra le 31 décembre avec une messe de fin d'année.
Le 1er janvier, il marquera la Journée mondiale de la paix de l'Eglise catholique avant de célébrer l'Epiphanie le 6. Le 8 janvier, le pape baptisera plusieurs nouveau-nés à la Chapelle Sixtine. Il doit se rendre au Mexique et à Cuba en mars.