![La nomination de Pérol "n'est pas un problème", selon Sarkozy La nomination de Pérol "n'est pas un problème", selon Sarkozy](/data/posts/2022/07/14/1657814614_La-nomination-de-Perol-n-est-pas-un-probleme-selon-Sarkozy.jpg)
Depuis Rome, Nicolas Sarkozy a assuré que la nomination de François Pérol (à dr. sur la photo) ne posait aucun problème de conflit d'intérêt. Ce proche du chef de l'État devrait prendre la tête du futur deuxième groupe bancaire français.
Reuters - Nicolas Sarkozy est intervenu mardi dans la controverse politico-juridique sur la nomination attendue de François Pérol à la tête du futur deuxième groupe bancaire français en balayant toute "polémique".
De Rome, le chef de l'Etat a laissé entendre que l'arrivée de l'un de ses plus proches conseillers à la tête du nouvel ensemble né de la fusion entre les Banques populaires et les Caisses d'épargne était acquise.
"La commission de déontologie a eu l'occasion de donner son point de vue (sur la nomination de François Pérol), ce point de vue a été communiqué aux deux banques et il sera rendu public", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à l'issue du 27e sommet franco-italien.
"Vous verrez en l'occurrence la différence entre une polémique et un problème, et de problème il n'y en a pas", a ajouté Nicolas Sarkozy.
La commission de déontologie rend des avis consultatifs sur les transferts des fonctionnaires vers la sphère privée. Rien dans les textes ne concerne les collaborateurs de l'Elysée ou les membres des cabinets ministériels.
"La politique de nominations du gouvernement est toujours fondée sur le même critère : la compétence, la compétence et encore la compétence", a souligné le président français.
Les Banques populaires et les Caisses d'épargne, propriétaires à 71% de Natixis, devraient détailler les modalités de leur projet de rapprochement dans la foulée de la publication de leurs résultats annuels prévue jeudi.
François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, ancien banquier d'affaires né en 1963, en prendrait la tête. Il serait remplacé auprès du chef de l'Etat par Xavier Musca,
actuel directeur du Trésor, selon Le Monde.
S'efforçant de couper court à toute polémique, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a estimé mardi que le conseiller présidentiel serait "le meilleur à ce poste".
"Quelqu'un qui a travaillé à un moment donné pour l'Etat, c'est parce qu'il est compétent. (...) Personne n'a remis en cause le bien-fondé, les compétences, l'honnêteté, l'intelligence de François Pérol", a-t-il dit sur France 2.
"Nous ne sommes plus dans une République"
Des objections s'élèvent néanmoins dans les rangs mêmes de la majorité.
Pour le député UMP François Goulard, cette nomination à la fois "condamnable et proscrite par la loi" relève du "bonapartisme interventionniste".
"Le président de la République est assoiffé de pouvoir, y compris celui de nommer les dirigeants du secteur privé", déclare-t-il dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, citant également EDF ou Areva.
A gauche, Martine Aubry a estimé que si le chef de l'Etat se mettait à nommer les dirigeants des banques, le régime français changeait de nature : "Nous ne sommes plus dans une République avec une fonction publique (...) et une fonction privée qui désigne dans des conseils d'administration des hommes et des femmes compétents pour les diriger", a souligné le premier secrétaire du Parti socialiste lors d'une conférence de presse.
François Pérol, a déclaré pour sa part le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, "est compétent, ce n'est pas quelqu'un qui a la grosse tête, ce n'est pas lui qui est en cause" mais l'omnipotence de Nicolas Sarkozy. "On voit très bien que dès qu'il y a un poste, il veut tout contrôler, c'est cela le point sur lequel il faut s'interroger", a ajouté le dirigeant syndical sur LCI.
L'Etat pourrait détenir jusqu'à 20% dans le nouvel ensemble bancaire. Il devrait apporter entre 2,5 milliards et cinq milliards d'euros supplémentaires.
Les Banques populaires et les Caisses d'épargne ont déjà reçu ensemble près de deux milliards d'euros d'aides dans le cadre de la première tranche de soutien au secteur bancaire français.