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Quatre soldats américains visés par des tirs à Mossoul

Deux policiers irakiens auraient ouvert le feu sur une patrouille américaine à Mossoul, mardi. Quatre soldats américains seraient morts selon le ministère irakien de l'Intérieur, mais l'armée américaine affirme qu'ils ne sont que blessés

Quatre soldats américains ont été blessés et leur interprète irakien a été tué mardi lors d'une attaque à Mossoul, selon les autorités américaines, alors que le ministère irakien de l'Intérieur fait état de quatre militaires tués.

Dans un communiqué, l'armée américaine a affirmé que "vers 14H00 (11H00 GMT) aujourd'hui, il y a eu une attaque à l'arme légère contre une station de la police irakienne à Mossoul", à 370 km au nord de Bagdad.

Une source au sein du ministère irakien de l'Intérieur a précisé que quatre soldats américains et leur interprète avaient été tués par deux policiers irakiens qui ont ensuite réussi à prendre la fuite.

Mais à Washington, le département de la Défense a assuré que "les quatre soldats ont été blessés, pas tués", confirmant la mort de l'interprète.

Le corps de l'interprète irakien, atteint de plusieurs balles, a été transporté à la morgue, selon un lieutenant de la police.

La patrouille américaine visitait le quartier général de la police chargée de la protection des ponts et des tunnels, a dit la même source, sans autre précision.

Il s'agit du troisième incident de ce genre en un peu plus d'un an.

Le 12 novembre, un militaire irakien de 21 ans avait tué deux soldats américains et en avait blessé six à Mossoul, avant d'être abattu à son tour, mais l'armée américaine et les Irakiens avaient divergé sur les circonstances de l'incident.

Les autorités irakiennes avaient assuré que le militaire irakien avait ouvert le feu sur l'unité américaine après avoir été giflé par un soldat américain.

L'armée américaine avait nié toute rixe ou altercation à l'origine de l'incident qui s'était produit, selon elle, dans une caserne de l'armée irakienne.

L'armée américaine est chargée des opérations de sécurité dans la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale, mais elle y coopère avec l'armée irakienne pour effectuer des patrouilles ou mener des opérations ciblées contre les insurgés.

Mossoul et ses plus de 1,5 million d'habitants sunnites, chiites, chrétiens et kurdes, est considérée par le commandement américain comme l'épicentre de l'action des partisans en Irak d'Oussama ben Laden, repoussés en 2007 de Bagdad et de l'ouest du pays.

L'armée irakienne, soutenue par des unités de l'armée américaine, y mène depuis le 14 mai une vaste offensive contre la branche irakienne d'Al-Qaïda mais des attentats continuent très régulièrement de faire des victimes.

La veille, trois soldats américains et leur interprète ont été tués lors d'opérations de combat dans la violente province de Diyala (au nord-est de Bagdad), qui demeure avec celle de Ninive l'un des derniers fief des insurgés.

D'après un bilan établi par l'AFP à partir du site icasualties.org, le nombre de soldats américains morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003 s'élève à 4.250.

Aux termes d'un accord de sécurité signé en novembre entre l'Irak et les Etats-Unis, les troupes américaines devront quitter l'Irak d'ici 2011, et le nombre de soldats a déjà été réduit.

D'après les derniers chiffres du Pentagone, 146.000 soldats se trouvent en Irak.