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Finaliste de la Ligue des Champions en 2004, l’AS Monaco est aujourd’hui lanterne rouge de Ligue 2. Le club princier, menacé de descente en National, ne parvient pas à retrouver son lustre d’antan. Chronique d'un naufrage.

En accrochant mardi un précieux nul (0-0) face à Clermont, leader, lors de la 19e journée de Ligue 2, l’AS Monaco a engrangé un point important, juste avant la trêve, dans sa quête du maintien. Même si, pour l'heure, ce petit point ne change rien : à mi-championnat, le club de la Principauté pointe toujours à la 20e et dernière place du classement avec 13 points, une seule victoire, et trois points de retard sur Le Mans, premier non-reléguable.

En l’espace de six mois seulement, Monaco a sombré dans les profondeurs du football français, au point d’être aujourd’hui menacé d’une descente en National. Un camouflet pour le troisième palmarès de l'Hexagone, qui compte sept titres de champion de France, cinq Coupes de France, une Coupe de la Ligue, une finale de Coupe des coupes (C2) et une finale de Ligue des Champions (C1).

Descente aux enfers

En 2004, pourtant, lorsque l'ASM, dirigée à l’époque par l’actuel entraîneur de l’OM Didier Deschamps, se hisse en finale de la plus prestigieuse des coupes européennes, rien ne peut laisser penser que, sept ans plus tard, il connaitra un aussi sombre destin. La même année, malgré les forces abandonnées en C1, les Monégasques accrochent tout de même la 3e place de Ligue 1. Ils rééditeront cette performance en 2005, malgré le départ de plusieurs joueurs phares comme Ludovic Giuly, Jérôme Rothen et Fernando Morientes.

La descente aux enfers du club du Rocher débute l'année suivante. Lors de la saison 2005-2006, la mécanique monégasque se dérègle. Inefficace dans le jeu, l’ASM est éliminée dès le tour préliminaire de la Ligue des Champions et peine en Championnat, terminant l'exercice à une peu reluisante 10e place.

Contraint au départ dès le mois de septembre, Didier Deschamps est remplacé par l’Italien Francisco Guidolin qui, tant bien que mal, essaie de redresser la barre. Monaco s'enlise dans le ventre mou... Guidolin ne sera pas reconduit dans ses fonctions à la fin de la saison. Les nouvelles recrues achetées à prix d’or à l’intersaison puis lors du mercato d’hiver ne convainquent pas, Marco Di Vaio et Christian Vieri en tête.

Pour le club du Rocher, la fin de la décennie est monotone. Installé en milieu de tableau (9e en 2007, 12e en 2008, 11e en 2009 et 8e en 2010), le club use quatre entraîneurs en autant de saisons. Conséquence directe de cette valse sur le banc de touche, l’effectif est considérablement remanié à chaque mercato et peine à trouver une ossature solide, explique Olivier Bossard : "Le recrutement des années post-C1 [l'épopée de l'ASM en ligue des Champions en 2004, NDLR] a été catastrophique. Au total, pas loin d'une soixantaine de joueurs ont porté le maillot rouge et blanc. La direction n’a pas été capable d’assurer une pérennité sportive et structurelle et a dilapidé les fonds. Du coup, la réduction de la subvention princière, notamment en raison de la crise, a fini d’achever le club."

En 2011, l’AS Monaco termine 18e du championnat de France. La saison suivante débute en Ligue 2...

Renaissance sportive

Aujourd'hui, la situation est telle que le club place désormais tous ses espoirs dans l'arrivée d'un nouveau mécène. Récemment, le Russe Dmitry Rybolovlev, surnommé le "milliardaire du potassium", a fait part de son intention d'entrer dans le capital du club. 93e fortune mondiale, selon le magazine américain "Forbes", l’homme d’affaires voudrait acquérir 60 % de ses parts et aurait l’intention d’investir 200 millions d’euros sur le Rocher... De quoi financer une véritable renaissance sportive et éviter ainsi à l'ASM de connaître un scénario catastrophe à la strasbourgeoise. Pensionnaire régulier de la Ligue 1 depuis les années 1930, le RC Strasbourg évolue aujourd’hui en CFA 2, la seconde division amateur du football français...

Reste que "même si le bateau coule, il n’est jamais trop tard pour le sauver, explique Olivier Bossard. Monaco, à la faveur d’une belle deuxième partie de saison, a largement les moyens de remonter la pente. Le souci, c’est que lorsqu’ils sont descendus en Ligue 2, les Monégasques se sont vus trop beaux alors qu’ils n’étaient pas du tout préparés au défi physique propre à ce championnat. Mais ils ont malgré tout de beaux arguments à faire valoir, avec la présence de joueurs comme Giuly ou Carasso."

Monaco n’a plus le droit à l’erreur, ne serait-ce qu’au regard des nombreux internationaux que sa formation a offert à l’équipe de France (Lilian Thuram, Thierry Henry, Emmanuel Petit…). Il lui reste 18 matchs pour sauver les meubles.

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