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Dix-sept années de chaos

Depuis la chute du président Siad Barre, renversé en janvier 1991, la Somalie est en proie au plus grand désordre. Retour sur les principaux événements qui ont jalonné les 17 dernières années d'un pays privé d'État.


Janvier-novembre 1991
Le président Mohamed Siad Barre, au pouvoir depuis 1969, est renversé en janvier par les rebelles du Congrès de la Somalie unifiée (USC) du général Mohamed Farah Aïdid. Le 29, Ali Mahdi Mohamed devient chef de l’Etat.
En mai, la région du Somaliland, dans le nord-ouest du pays, fait sécession.
En novembre, éclate une guerre civile à Mogadiscio entre partisans du général Aïdid et ceux d’Ali Mahdi Mohamed, dont la légitimité est contestée.

Décembre 1992
Début de l'opération multinationale "Restore Hope" pour tenter d’endiguer la famine et de rétablir la paix. Cinq mois plus tard, l'ONU prend le relais de "Restore Hope", qui est rebaptisée Onusom (Opération des Nations unies en Somalie). Au plus fort de l’opération, la mission compte 38 000 hommes.

Octobre 1993
Quelque 18 soldats américains sont tués lors d’affrontements armés dans Mogadiscio. Washington décide de retirer ses troupes.

Mars 1995
L'ONU ne parvient pas à rétablir l’ordre. Après la mort de 151 casques bleus, la mission de l’Onusom prend fin.

Août 1998
Le Puntland, dans le nord-est de la Somalie, s’autoproclame république autonome.

Août 2004
Après deux ans de pourparlers, un Parlement de transition, reconnu par les principaux chefs de guerre, est investi à Nairobi (Kenya).
En octobre, Abdullahi Yusuf Ahmed est élu chef de l'Etat par le Parlement. Mogadiscio étant trop instable, le gouvernement s’installe à Baidoa, à l’intérieur des terres.

Juin-juillet 2006
Après quatre mois de combats contre des chefs de guerre soutenus par Washington, les milices des Tribunaux islamiques, qui contrôlent déjà le centre et le sud du pays, s'emparent de Mogadiscio.

Décembre 2006-janvier 2007
L'armée éthiopienne intervient aux côtés des forces gouvernementales somaliennes pour reprendre la capitale et les régions contrôlées par les islamistes. L’armée américaine intervient pour la première fois depuis 1994, et mène un raid aérien contre des dirigeants présumés d'Al-Qaïda.

Mars 2007
Début du déploiement à Mogadiscio d’une force de l’Union africaine (UA), l’Amisom, composée de 1 500 soldats ougandais et de 1 500 militaires burundais. La mission de l’organisation continentale doit compter à terme 8 000 hommes.
Une nouvelle offensive de l'armée éthiopienne permet de chasser de Mogadiscio les principaux bastions insurgés. Pour la première fois depuis sa mise en place en 2004, le gouvernement s'installe à Mogadiscio.

Juin 2008
Signature, à Djibouti, d’un accord de paix entre le gouvernement et les islamistes modérés. Cheikh Hassan Dahir Aweys, chef de file des Tribunaux islamiques, rejette l’accord.

Octobre 2008
Série d’attentats dans les provinces du Puntland et de Somaliland. Washington y voit la marque d’Al-Qaïda.

Novembre 2008
Prise du port de Merka, à 90 kilomètres au sud de la capitale, par les "shebab", les jeunes islamistes qui refusent l'accord de Djibouti. Jamais, depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir en 2006, les islamistes n'ont étendu leur zone de contrôle aussi près de Mogadiscio. Depuis le début de l’année, ils détiennent également la ville portuaire de Kismayo.

29 décembre 2008

Le président de transition Abdullahi Yusuf Ahmed, au pouvoir depuis 2004, démissionne pour avoir échoué à "ramener la paix".

25 janvier 2009

Les troupes éthiopiennes, présentes depuis fin 2006, annoncent avoir achevé leur retrait.

31 janvier 2009

Sharif Cheikh Ahmed, dirigeant des islamiste modérés, est élu président par le Parlement de transition, réuni à Djibouti.

23 février 2009

Le président Sharif Cheikh Ahmed rentre à Mogadiscio.