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Des suspects arrêtés après l'enlèvement de deux Français

Les services de sécurité maliens ont arrêté plusieurs suspects dans le cadre de l'enquête sur l'enlèvement en novembre de deux ressortissants français dans le nord du Mali. Le groupe islamiste Aqmi avait revendiqué le kidnapping.

AFP - Le commando qui avait enlevé deux ressortissants français le 24 novembre à Hombori, dans le nord-est du Mali, a été arrêté en territoire malien, a appris lundi l'AFP de sources sécuritaires au Mali.

"Le commando auteur de l'enlèvement des deux Français de Hombori a été arrêté par les services de sécurité du Mali", a affirmé une de ces sources, information confirmée par une autre source des services maliens, sans donner de précisions sur le nombre de personnes arrêtées, ni sur les circonstances de ces arrestations.

Les deux otages ne se trouvaient pas avec le commando au moment de son arrestation, a-t-on ajouté.

Ces sources ont indiqué que les arrestations avaient eu lieu sur "notre territoire", au Mali, et que "les enquêtes se poursuivent".

Les deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, avaient été kidnappés par des hommes armés vers 01H00 du matin (locale et GMT) à leur hôtel de Hombori et emmenés vers une destination inconnue.

Leur enlèvement a été revendiqué la semaine dernière par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a également revendiqué celui de trois autres otages européens le lendemain à Tombouctou, également dans le nord du Mali.

Un touriste allemand qui était avec ces trois hommes et avait résisté a été tué d'une balle dans la tête par les ravisseurs.

L'organisation a fait publier deux photos des otages entourés d'hommes en armes, l'une des deux Français, l'autres des trois Européens de Tombouctou.

Au total, douze Européens, dont six Français, sont retenus dans le Sahel par Aqmi et un groupe présenté comme dissident, le Mouvement Unité pour le jihad en Afrique de l'Ouest.

MM. Lazarevic et Verdon s'ajoutent aux quatre Français enlevés par Aqmi en septembre 2010 à Arlit, dans le nord du Niger, sur un site d'extration d'uranium du groupe nucléaire français Areva.

Les deux hommes, présentés comme des "géologues" travaillant au Mali pour un entreprise locale, ont un passé trouble dans des zones instables d'Afrique et des Balkans, qui a suscité des questions sur les raisons de leur présence dans cette zone dangereuse du Mali au moment de leur enlèvement.

Dans les heures suivant leur rapt, des recherches menées par les armées française et malienne dans la région d'Hombori et de la ville de Gao, située à proximité, étaient restées infructueuses.

Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a déclaré dimanche à Nouakchott que Paris garde "par tous moyens appropriés le maximum de canaux d'informations et, le cas échéant, de négociations" pour obtenir la libération des otages.

Il a cependant affirmé que "la France n'est pas responsable du comportement de ses ressortissants qui vivent à l'étranger". "Il y aura toujours de par le monde des Henry de Monfreid et des (Arthur) Rimbaud (écrivain et poète aventuriers français) qui vivent leurs propres aventures. Nous ne pouvons pas être responsables de chacun d'entre eux", a-t-il dit.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a également confirmé "des contacts" pour obtenir leur libération, sans plus de précision.

Le nord du Mali abrite des bases d'Aqmi d'où le groupe part commettre au Mali et dans d'autres pays du Sahel (Niger, Mauritanie et Algérie) des attentats, procède à des enlèvements d'Occidentaux et se livre à divers trafics