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Le sommet de Durban peine à accoucher d'un accord sur le climat

Les 200 pays réunis à la conférence de l’ONU sur le climat jouent les prolongations à Durban (Afrique du Sud) ce samedi pour tenter de trouver un accord sur un nouveau traité global réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Les négociations sont laborieuses à la conférence de l'ONU sur le climat à Durban, en Afrique du Sud. Douze jours après l’ouverture des débats, qui devaient s'achever vendredi, les discussions se poursuivent ce samedi pour tenter d'arracher un accord. L'objectif affiché des délégués de 200 pays est de poser les bases d'un futur traité global afin de lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

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Malgré l'urgence, les discussions piétinent
Le sommet de Durban peine à accoucher d'un accord sur le climat

Jean-Pascal Van Ypersele, vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’est dit confiant samedi matin, sur l’antenne de FRANCE 24. "Dans le courant de la journée, il y aura un accord", a-t-il confié.

Un optimisme que tous les délégués sont loin de partager. Le point central des désaccords qui pourrait compromettre l'issue de ce rendez-vous sud-africain concerne les moyens nécessaires pour rendre ce futur traité juridiquement contraignant. Et c'est bien le terme "juridiquement contraignant", cher aux Européens, qui coince. En effet, les États-Unis, la Chine et l’Inde, trois gros émetteurs de CO2 restent opposés à toute idée de contrainte.

Une réticence qui rend l'issue de la conférence incertaine. "Le marathon des discussions continue, mais l’ambiance est au pessimisme à Durban, les gens se préparent à l’échec de ce sommet", note Marina Bertsch, envoyée spéciale de FRANCE 24 en Afrique du Sud.

Le seul accord toujours en vigueur sur le climat - le protocole de Kyoto de 1997 -, arrive à échéance en 2012. Son objectif était de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% en moyenne, par rapport au niveau de 1990. Mais cet engagement ne s'applique ni aux États-Unis qui ne l'ont jamais ratifié, ni à la Chine, à l'Inde ou encore au Brésil. Les conférences internationales sur le climat tenues fin 2009 à Copenhague puis fin 2010 à Cancun s’étaient terminées sans nouvel accord international.

"L'Union européenne se bat pour que l'accord soit juridiquement contraignant. Je trouve que les textes qui sont sur la table sont intéressants mais il y a un problème de méthode, et on ne peut pas dire à cette heure avec assurance qu'on aura un accord", confiait tard dans la soirée de vendredi à samedi Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l'Écologie.

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Les ministres ont parlé dans la nuit jusqu'à 3 heures du matin....sans succès
Le sommet de Durban peine à accoucher d'un accord sur le climat

Selon les ONG de défense de l’environnement interviewées par FRANCE 24, la proposition de texte contient tellement de compromis que celles-ci se plaignent qu’il n’a plus de sens. Il n’y est plus fait mention ni de prolongation du protocole de Kyoto ni d’aspect contraignant ni de la date d’un futur traité.

La ministre française a d’ailleurs retardé son retour sur le territoire français, souligne Marina Bertsch. "Ce qui indique que les discussions vont durer ce samedi, peut-être même jusqu’à la fin de la journée", indique-t-elle.

Plusieurs délégations ont mis la pression en indiquant que leur ministre quitterait Durban comme prévu, dans la journée. Avec ou sans accord ?