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Interprétations contradictoires des vidéos du Sofitel diffusées par BFMTV

Alors que la chaîne française BFMTV a diffusé les images des caméras du Sofitel de New York montrant Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo le jour de l'agression présumée, chaque camp les interprète à son avantage.

AFP - Les avocats de Mme Diallo ont estimé jeudi que la diffusion de vidéos de surveillance du Sofitel prouvaient que la femme de chambre accusant DSK d'agression sexuelle avait "dit la vérité", le camp adverse y voyant au contraire la preuve d'un "piège" tendu à M. Strauss-Kahn.

Ces extraits vidéo de quelques minutes, diffusées par la chaîne de télévision BFMTV, montrent Dominique Strauss-Kahn quittant l'hôtel Sofitel de New York le 14 mai dernier et prenant un taxi, moins de 30 minutes après l'agression supposée de la femme de chambre.

Les images montrent également Nafissatou Diallo assise sur un banc dans un couloir, prostrée ou calme, selon les interprétations que l'on veut faire des ces images muettes, puis mimant la scène de l'agression présumée devant sa supérieure.

Elles montrent également une brève danse de deux agents de l'hôtel dans une pièce où ils sont apparemment seuls, après que l'hôtel eut appelé la police pour signaler une agression sexuelle commise par un "hôte" du Sofitel.

Jeudi, les avocats de la femme de chambre ont insisté sur les images où Nafissatou Diallo "mime à sa supérieure et à des agents de sécurité comment il (DSK) l'a poussée dans le couloir de sa suite" de l'hôtel.

"Aucune théorie du complot infondée ne change rien à ce fait très important", ont précisé Douglas Wigdor et Kenneth Thompson dans un communiqué.

Michel Taubmann, le biographe de Dominique Strauss-Kahn, a lui accusé "un petit groupe de gens du Sofitel" de New York d'avoir "piégé" l'ancien ministre français le 14 mai, alors qu'il était donné favori pour la présidentielle de 2012.

"Je n'ai jamais parlé de théorie du complot. Mais c'est un petit groupe de gens du Sofitel qui ont organisé un piège contre DSK", a affirmé à l'AFP Michel Taubmann, auteur d'un nouveau livre, "Affaires DSK, la contre-enquête", et qui est un proche de l'ancien directeur-général du FMI.

Dans cet ouvrage, avec lequel Dominique Strauss-Kahn a tenu à prendre ses distances, Michel Taubmann se fait cependant l'écho d'une théorie du complot visant DSK et dont Mme Diallo aurait été un maillon.

Le groupe hôtelier Accor, dont fait partie le Sofitel, s'est à nouveau insurgé jeudi contre ces accusations.

"L'idée que ces vidéos établissent l'implication d'Accor dans un complot est un non sens", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Il a également précisé que les deux employés du Sofitel vus en train de danser avaient été interrogés par un avocat auquel ils "ont déclaré à plusieurs reprises ne pas avoir eu connaissance du statut politique de Dominique Strauss-Kahn avant cette séquence. Ils lui ont également réaffirmé qu'ils ne se souvenaient pas précisément des raisons de cette congratulation".

Et le Sofitel a dénoncé la diffusion de ces images de vidéosurveillance, estimant qu'elles "exposent inutilement les membres de l'équipe" de l'hôtel "à la curiosité médiatique".

Le groupe a rappelé qu'il avait "toujours coopéré avec la justice américaine" dans cette affaire et insisté sur son souci de conserver "une position de grande neutralité".

"En dépit d'allégations malveillantes et infondées, il n'appartient pas à Accor de prendre parti et/ou de commenter tel ou tel aspect de ce dossier", a ajouté le groupe hôtelier.