
Le droit de vote des étrangers, originaires de pays hors Union européenne, doit être débattu devant le Sénat, où les discussions s'annoncent vives entre PS et UMP. Plusieurs manifestations ont eu lieu aux alentours du Palais du Luxembourg.
REUTERS - Marine Le Pen et ses partisans d'un côté, associations et partis de gauche de l'autre, ont manifesté jeudi aux abords du Sénat avant l'examen d'une proposition de loi en faveur du droit de vote des étrangers non communautaires aux élections municipales.
Le gouvernement et l'UMP sont vent debout contre ce texte défendu par la gauche mais la présidente du Front national accuse la droite de tromper les Français et veut s'inviter dans ce débat qui porte sur un thème de prédilection du FN.
Une centaine de militants FN se sont rassemblés avec leur chef de file à quelques mètres du Sénat, où la proposition de loi devait être examinée ce jeudi, avec pour slogan : "Etrangers, seule Marine Le Pen s'y oppose".
"Nicolas Sarkozy était d'accord avec le droit de vote des étrangers, il a dit qu'il considérait ça juste, il l'a dit avant et après son élection", a dit Marine Le Pen, dos au Sénat, devant un écran géant où l'on pouvait lire "Sarkozy vous ment".
Le chef de l'Etat "dit aujourd'hui qu'il a changé d'avis, mais comment peut-on changer d'avis sur un sujet aussi important?", a demandé la présidente du Front national.
La formation d'extrême droite a lancé sur ce thème une pétition sur son site internet et une vaste campagne de distribution d'un dépliant imprimé à 1,4 millions d'exemplaires et appuyé par 120.000 affiches.
Le droit de vote des étrangers, idée lancée par François Mitterrand en 1981 et plusieurs fois enterrée, a été ressuscité par le Parti socialiste après sa conquête de la majorité au Sénat en septembre dernier.
Bien que Nicolas Sarkozy s'y soit montré favorable à plusieurs reprises, l'UMP s'y dit aujourd'hui opposée, estimant que la droit de vote doit rester attaché à la nationalité.
A l'inverse de Marine Le Pen, le collectif "Votation citoyenne" a appelé à un rassemblement pour soutenir l'initiative des sénateurs socialistes dans une "période de tensions et de stigmatisation des étrangers et de leurs enfants" par la droite et l'extrême droite.
Parmi la vingtaine d'associations, SOS Racisme, pour qui le droit de vote et d'éligibilité des étrangers résidant en France est "une revendication originelle".
Eva Joly, la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, mouvement en pointe sur la question, s'est également rendue place Claudel, dans le VIe arrondissement.