Pour protester contre la répression exercée par le régime d'Al-Assad sur ses opposants, la Turquie a décidé d'imposer une taxe de 30 % sur les marchandises venues de Syrie. Le 30 novembre, Ankara avait déjà adopté une série de sanctions contre Damas.
AFP - La Turquie a pris de nouvelles sanctions contre la Syrie, a annoncé mercredi le ministre turc du Commerce et des douanes, Hayati Yazici, cité par la chaîne de télévision privée NTV.
"Nous allons imposer une taxe de 30% aux marchandises venant de Syrie", a dit le ministre cité par NTV, évoquant une des nouvelles mesures prises à l'encontre du régime syrien avec lequel Ankara a coupé les ponts pour protester contre la répression des manifestations antigouvernementales.
L'agence Anatolie n'a quant à elle pas donné de chiffre précis sur la taxe qui serait appliquée à la Syrie, mais elle a cité le ministre pour qui le taux appliqué serait en accord avec les règles fixées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
"Eux (les Syriens) comme nous sommes membres de l'OMC. Nous ne dépasserons pas les normes prévues par l'OMC", a dit le ministre, selon Anatolie.
Après avoir suspendu un accord de libre-échange passé avec Ankara, la Syrie a commencé à imposer une taxe d'environ 30% sur certains produits turcs, a ajouté M. Yazici, selon l'agence.
Le ministère n'avait pu être joint pour commenter ces informations.
Le 30 novembre, la Turquie avait annoncé une série de sanctions contre la Syrie, parmi lesquelles l'interruption des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et des échanges avec la Banque centrale syrienne, et le gel des avoirs du gouvernement syrien en Turquie.
Damas avait répliqué en suspendant un accord de libre-échange passé en 2004 après de longues négociations avec Ankara. La Syrie avait aussi augmenté ses tarifs douaniers avec la Turquie et ses prix pétroliers, et mis des entraves au transport routier entre les deux pays.
"La Syrie paiera cher ces sanctions", a déclaré M. Yazici.
Parmi les autres mesures annoncées par le ministre figure, selon NTV, l'interdiction par la Turquie d'autoriser l'entrée sur son territoire de véhicules vieux de plus de 20 ans et immatriculés en Syrie.
La Turquie envisage aussi des mesures pour contourner la Syrie dans ses échanges commerciaux avec les autres pays du Proche-Orient.
Le ministre de l'Economie Zafer Caglayan a ainsi annoncé mercredi que son pays prévoyait trois routes de substitution, deux par la mer par l'Egypte et le Liban, et une par voie terrestre par l'Irak.
"Nos plans A, B, C sont prêts", a-t-il dit.
"Il était très facile pour nous de contourner la Syrie mais nous ne voulions pas le faire. Nous voulions utiliser la Syrie comme voie de passage pour permettre à l'économie syrienne d'en tirer profit", a-t-il ajouté, précisant que son pays pouvait encore prendre des mesures plus sévères contre Damas, si nécessaire.