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Le Stade Rennais, accroché par l'Udinese, laisse filer la qualification

Tenu en échec à domicile face à l'Udinese (0-0), Rennes quitte sans gloire la compétition, avant même son dernier match de poules. Une nouvelle déconvenue pour le club breton, qui n'a toujours pas remporté un match européen cette saison.

AFP - Le Stade Rennais, éliminé sans gloire et sans victoire jeudi dès la 5e journée de la phase de poules de l'Europa League, peut maudire une compétition encore trop grande pour lui mais pourra la remercier en fin de saison si ses appétits en Ligue 1 sont rassasiés.

Cinq matches, pas une victoire: un désastre mathématique. Au lendemain de son match contre l'Udinese (0-0), à l'heure où blanchit la campagne, Rennes se réveillera avec un goût amer dans la bouche.

Le Stade Rennais a encore donné raison au président lyonnais Jean-Michel Aulas, qui, il y a peu, invitait avec ironie les Bretons à gagner leur matches de Coupe d'Europe "parce que, pour l'indice UEFA, ça compte aussi".

Aulas taclait ainsi son homologue rennais Patrick Le Lay, lui-même peu amène avec l'Europe des Rhodaniens: "Je n'en ai rien à foutre du match de Ligue des champions de l'OL", avait tonné l'ancien patron de TF1, mécontent de voir la rencontre de L1 entre les deux équipes avancée sans son consentement.

L'Europe, décidément, sujet de discorde et de colère en Bretagne, puisque durant cette même campagne 2011-2012, Le Lay se sera aussi lâché contre ses propres joueurs un soir de défaite au Celtic Glasgow (1-3).

Une "leçon de football", avait-il tonné dans le vestiaire... provoquant à son tour la colère de Frédéric Antonetti, qui n'avait pas hésité à désavouer vertement son supérieur devant ses propres joueurs. "Une divergence de vues", tempérera le lendemain le manageur Pierre Dréossi, en fin diplomate du ballon rond.

"Franchir un cap"

Mais qu'est donc allé faire Rennes dans cette galère ? Et quels stigmates cette campagne blanche va-t-elle laisser ?

"Je m'en fous qu'on me tombe dessus. Je me fous de ce que les gens pensent. Je fais mon travail pour le Stade Rennais et j'essaie de faire pour le mieux. L'Europa League, on l'a jouée à fond, on a fait des bons matches mais on n'a pas été récompensé", réplique Antonetti.

Le technicien préfère rappeler les objectifs fixés avant le début de la C3. "Cette Coupe d'Europe, c'est pour faire vivre mon groupe et pour lui donner de l'expérience. Et je pense que c'est réussi", avance-t-il.

"On n'en serait pas là s'il n'y avait pas eu la Coupe d'Europe. Ca a permis de tenir et de conserver tout le monde. Je persiste et je signe, même si c'est difficile de jouer tous les trois jours, de perdre des points car on était très émoussé, je pense que c'est une très bonne chose et j'en redemande. C'est à travers ces campagnes-là que le club va franchir un cap", argumente celui qui a retrouvé les terrains européens après une première expérience avec Bastia (1997-98).

Dans sa manche, Antonetti dispose d'un atout mathématique à opposer au zéro victoire en C3: avec 28 points en 15 matches, Rennes vient de réaliser le meilleur début de saison de son histoire en L1.

"L'expérience acquise s'est vue à Lyon (2-1) où on a pris conscience qu'on pouvait. Sur le match d'Evian aussi (3-2 après avoir été mené 1-2): on n'aurait jamais retourné la situation l'année dernière", affirme-t-il.

Reste aux Rennais à préserver cet acquis tout au long du championnat: car en gagnant en expérience, ils ont aussi perdu en innocence.