Cinq jours après le référendum qui autorise Hugo Chavez à se présenter aux élections de 2012, le président vénézuélien est arrivé à Cuba pour une visite surprise. Caracas est le plus grand allié politique et économique de l'île.
AFP - Le président vénézuélien Hugo Chavez a rencontré samedi son mentor Fidel Castro et son frère Raul, lors d'une courte visite symbolique à Cuba, afin de célébrer son succès au référendum du 15 février.
M. Chavez s'est réuni avec le leader historique du régime cubain dès son arrivée vendredi soir à La Havane, puis une nouvelle fois samedi en compagnie de Raul, qui a pris la relève de son aîné à la tête de l'Etat il y a deux ans et demi.
Leurs discussions ont abordé les "liens fructueux" entre les deux pays, ainsi que sur "la crise économique globale et ses conséquences pour l'Amérique latine et les Caraïbes", selon un communiqué laconique, lu samedi soir à l'antenne de la télévision cubaine.
Aucune photo de ces entretiens n'a été, pour l'instant, diffusée comme c'est généralement le cas lors d'un déplacement de M. Chavez, qui considère Fidel Castro comme son "père spirituel".
Le dirigeant vénézuélien est reparti en fin de journée à Caracas, après avoir été raccompagné par son homologue à l'aéroport de la capitale.
Arrivé la veille dans la soirée, il avait été accueilli avec effusion sur le tarmac, à sa descente de l'avion, par son homologue cubain Raul Castro en tenue militaire, qui a saisi son poing pour le brandir.
"Je fais cela au nom de Fidel", avait clamé ce dernier, tandis que M. Chavez, vêtu d'un uniforme vert olive et coiffé d'un béret rouge, lançait des "Vive Fidel ! Vive Cuba ! ".
"L'accolade entre les deux chefs d'Etat (montre) le symbole de l'unité de deux peuples frères", a souligné le journal Granma, l'organe du régime cubain.
La venue surprise de M. Chavez, qui se présente comme la figure de proue de la résistance à l'"impérialisme américain", intervenait cinq jours après sa victoire lors d'un scrutin crucial pour son avenir politique.
Un amendement constitutionnel, qui lui permet d'échapper au couperet de la limite des mandats en l'autorisant à se représenter indéfiniment, a été approuvé par référendum avec 54,86% des voix.
Fidel Castro, 82 ans, éloigné du pouvoir depuis deux ans et demi par la maladie qui l'a contraint à céder définitivement la présidence à son frère Raul, 77 ans, le 19 février 2008, avait été le premier à lui envoyer ses félicitations.
"Cher Hugo, félicitations à toi et ton peuple pour une victoire d'une telle ampleur qu'elle est impossible à mesurer", avait écrit le Père de la Révolution cubaine.
"Cette victoire est aussi la tienne Fidel et celle du peuple cubain et celle des peuples d'Amérique latine", avait répondu Hugo Chavez, annonçant son intention de postuler pour un troisième mandat en 2012.
Avant le référendum, le fondateur du régime castriste avait estimé, dans ses éditoriaux, que l'avenir de Cuba était "inséparable" de la victoire de M. Chavez.
Puissance pétrolière d'Amérique latine, le Venezuela est le plus proche allié politique de l'île, mais aussi son principal bailleur de fonds, lui livrant près de 100.000 barils quotidiens à tarif préférentiel.
M. Chavez s'était rendu à Cuba en compagnie de son chef de la diplomatie Nicolas Maduro et du ministre de l'Energie et du pétrole, Rafael Ramirez.
Depuis le début de l'année, cinq chefs d'Etat latino-américains avaient déjà fait le déplacement à La Havane.
Ce ballet diplomatique a permis aux autorités de démentir des rumeurs alarmantes sur l'état de santé de Fidel, en publiant des photos de sa rencontre avec les présidentes argentine Cristina Kirchner et chilienne Michelle Bachelet.