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Le Vatican lance ses avocats à la poursuite du "baiser du pape" vu par Benetton

La décision de Benetton d'abandonner le photomontage du pape Benoît XVI embrassant l'imam de la mosquée al-Azhar n'aura pas suffi à apaiser le Vatican, qui annonce des actions légales pour empêcher toute diffusion de l'image.

AFP - Le Vatican a annoncé jeudi des actions légales dans le monde pour empêcher la diffusion, "y compris à travers les médias", du photomontage de l'entreprise italienne Benetton dans lequel le pape Benoît XVI est représenté en train d'embrasser l'imam de la mosquée Al-Azhar.

Cette annonce a été faite dans un communiqué de la secrétairerie d'Etat, après que Benetton eut annoncé la veille sa décision de retirer ce photomontage.

Le Vatican avait vivement protesté "contre une utilisation inacceptable de l'image du Saint-Père, manipulée et instrumentalisée dans le cadre d'une campagne publicitaire à des fins commerciales".

La Secrétairerie d'Etat a chargé "ses propres avocats d'entreprendre, en Italie et à l'étranger, les actions qui s'imposent en vue d'empêcher la circulation, également dans les mass-médias, du photomontage, réalisé dans le cadre de la campagne publicitaire de Benetton".

L'image du Saint-Père y apparaît "sur un mode typiquement commercial" et est "jugée blessante non seulement pour la dignité du pape, mais aussi pour la sensibilité des croyants", a précisé un bref communiqué.

Mercredi soir, la firme textile, connue pour ses campagnes provocatrices, s'était dit "désolée que l'utilisation de l'image ait heurté ainsi la sensibilité des fidèles" et a annoncé le "retrait immédiat de l'image de toute publication".

Ce photomontage, réalisé pour la nouvelle campagne publicitaire de Benetton appelée "UNHATE" ("non-haine"), a été présenté mercredi à Paris par Alessandro Benetton, vice-président de Benetton Group.

Dans le cadre de cette campagne, d'autres dirigeants sont montrés en train de s'embrasser: le président américain Barack Obama et son homologue chinois Hu Jintao, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.