
Alors qu'il a reçu le soutien des grands partis italiens, Mario Monti pourrait dévoiler la composition de son gouvernement mercredi. Il doit également accepter officiellement la charge de président du Conseil dans la journée.
REUTERS - Le président du Conseil désigné Mario Monti rencontrera mercredi le chef de l'Etat Giorgio Napolitano pour lui confirmer qu'il est en mesure de former le nouveau gouvernement, a fait savoir la présidence dans un communiqué.
Un peu plus tôt, on déclarait de même, de source politique, que la composition du gouvernement Monti devrait être annoncée dans la journée de mercredi. Un représentant du patronat, Ivan Malavasi, qui venait de rencontrer Mario Monti, avait déclaré que celui-ci était "presque prêt" à dévoiler la composition de son équipe.
Selon la presse italienne, Guido Tabellini, recteur de l'université Bocconi de Milan, pourrait devenir le prochain ministre de l'Economie. Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a dit s'attendre à ce que Mario Monti sollicite d'ici à vendredi un vote de confiance au Parlement pour s'assurer que son gouvernement dispose d'un soutien suffisant.
Monti, ancien commissaire européen, a eu mardi à la mi-journée un déjeuner de travail avec Giorgio Napolitano, après avoir mené des consultations politiques en vue de constituer son équipe.
Il a rencontré d'autre part dans la journée les responsables des deux grandes formations politiques pour discuter des "sacrifices" nécessaires afin de rétablir la confiance des marchés financiers et sortir le pays de la crise.
Angelino Alfano, secrétaire général du Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, qui a posé ses conditions à son soutien à la nouvelle équipe, a déclaré après avoir rencontré Mario Monti que ce dernier allait probablement parvenir à former un gouvernement.
"Nous pensons que les efforts du professeur Monti devraient connaître une issue favorable", a-t-il dit.
Rendement des obligations en hausse
Le numéro un du Parti démocrate de centre gauche, Pier Luigi Bersani, a parlé d'une rencontre "encourageante" avec l'ancien commissaire européen, au cours de laquelle les deux hommes ont évidemment parlé de la crise financière mais aussi des réformes constitutionnelles et de la loi électorale.
Pier Luigi Bersani a précisé qu'il n'avait pas été question de fixer au prochain gouvernement une limite dans le temps. Mario Monti a souhaité lundi rester à son poste jusqu'à la fin de l'actuelle législature en 2013 et ne pas organiser d'élections anticipées.
"Nous avons confirmé que nous voulions soutenir un gouvernement technique de grande qualité", a souligné le dirigeant du Parti démocrate.
Mario Monti a vu d'autre part un représentant du patronat, en la personne d'Ivan Malavasi, et un dirigeant syndical, Raffaele Bonanni, de la centrale CISL.
Malgré cette intense activité politique et la perspective d'arrivée au pouvoir d'un économiste, les espoirs suscités par le changement d'équipe au pouvoir à Rome a apparemment fait long feu: le rendement des obligations italiennes est repassé mardi au-dessus de la barre des 7%, un niveau jugé insoutenable pour un pays à long terme. Il était passé sous cette barre vendredi alors que la démission de Silvio Berlusconi de la présidence du Conseil était imminent.
D'après les courtiers, les coûts de financement supportés par Rome ont augmenté malgré une nouvelle série d'achats de titres de dette menée par la Banque centrale européenne (BCE).
Partisan convaincu de l'économie de marché qui s'est attaqué avec succès aux opérations monopolistiques durant la décennie qu'il a passée à Bruxelles, Mario Monti devrait exposer cette semaine un programme conforme aux exigences de ses partenaires européens. De hauts responsables de l'UE et la chancelière allemande Angela Merkel se sont réjouis des signes laissant prévoir la fin de plusieurs semaines d'incertitude dans la Péninsule