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Alain Juppé estime qu'une intervention militaire contre Téhéran serait "pire que le mal"

Lors d'une réunion à Bruxelles ce lundi, le ministre des Affaires étrangères a mis en garde contre les dangers d'une intervention militaire contre l'Iran. L'AIEA a récemment affirmé que Téhéran cherchait à se doter de l'arme nucléaire.

AFP - Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a estimé lundi qu'une intervention militaire contre l'Iran en raison de son programme nucléaire serait "pire que le mal" et "nous entraînerait dans une spirale non maîtrisable".

A l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, M. Juppé a indiqué que la volonté de l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, mise en évidence par un rapport de l'AIEA la semaine dernière, représentait "un danger majeur pour la stabilité de la région et pour la stabilité du monde".

Mais, a-t-il ajouté, "une intervention militaire serait pire que le mal et nous entraînerait dans une spirale non maîtrisable".

Les ministres ont "exhorté" l'Iran à "répondre aux inquiétudes internationales sur la nature de son programme nucléaire via une collaboration totale avec l'AIEA", selon un communiqué publié à l'issue de la réunion.

Ils vont "continuer à examiner d'éventuelles nouvelles mesures" pour sanctionner l'Iran, dont l'application sera décidée à leur prochaine réunion, prévue début décembre, a précisé le texte.

Ces sanctions ne comprendront pas un arrêt des investissements en Iran de la Banque européenne d'investissements (BEI), contrairement à ce qu'ont laissé entendre des propos de M. Juppé, qui portaient en fait sur le dossier syrien, selon un diplomate.

Dans le cas de Damas, les ministres européens des Affaires étrangères ont en effet décidé de geler des prêts de la BEI en faveur de la Syrie.

"Nous sommes toujours prêts au dialogue, mais nous constatons que l'Iran manifeste une bonne volonté égale à zéro. Donc, nous allons renforcer les sanctions", a expliqué le ministre.

Malgré les critiques dont elles font l'objet sur leur efficacité réelle, "les sanctions sont l'arme dont nous disposons aujourd'hui et que nous allons mettre en oeuvre avec beaucoup de détermination", a-t-il ajouté.

Son homologue allemand, Guido Westerwelle, a demandé, quant à lui, que les sanctions "n'épargnent aucun secteur de l'économie" iranienne et puissent "assécher les flux financiers". Il a noté que l'activité des entreprises allemandes dans le pays était "en net recul" en raison des sanctions.