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Les Bourses mondiales de nouveau dans la tourmente

Suivant le mouvement amorcé jeudi par Wall Street, les places européennes ont fortement chuté. Londres et Francfort ont baissé de 3,22 et 4,76 %. Quant au CAC 40, il a perdu 4,25 %, atteignant son plus bas niveau depuis six ans.

AFP - Les marchés financiers asiatiques et européens restaient fortement déprimés vendredi au lendemain d'un nouveau plus bas de la bourse américaine, traduisant le pessimisme ambiant sur les conséquences de la crise économique.

Les craintes d'un retour au protectionnisme ont été de nouveau mises en avant par différents responsables et les multiples inconnues de la crise rendent hasardeux tout pronostic d'une prochaine sortie de crise.

Face à ces incertitudes grandissantes, les places européennes ont chuté fortement: la Bourse de Francfort a finit en baisse de 4,76% tandis que la place de Paris terminait vendredi au plus bas depuis avril 2003, le CAC 40 lâchant 4,25% et Londres lâchant 3,22% pour finir à son plus bas niveau en clôture depuis le 21 novembre. De son côté la Bourse de Milan a perdu près de 4%.

Plus tôt la Bourse de Tokyo avait clôturé sur un recul de 1,87% de l'indice Nikkei qui touchait un nouveau plus bas depuis fin octobre.

Après avoir atteint jeudi soir son plus bas niveau depuis six ans, Wall Street a ouvert sur de nouveaux replis avec un Dow Jones en baisse de 1,20% et un Nasdaq à moins 1,06%.

"Alors que les craintes pour l'économie s'aggravent de plus belle, les investisseurs vendent pour réduire leurs actifs à risques", a expliqué Hideaki Higashi, stratège chez SMBC Friend Securities.

Les plus hauts responsables économiques avouent également leur ignorance: "Je suis bien conscient que nous n'en avons pas encore fini, nous ne savons pas à quel point cette récession sera profonde et prolongée et dans combien de temps les marchés financiers se reprendront", a déclaré le vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre John Gieve.

La Banque mondiale (BM) a mis en garde les pays d'Europe occidentale contre le recours à des solutions protectionnistes à l'égard des dix membres ex-communistes de l'UE.

"L'Europe de l'Est est frappée de façon particulièrement dure en ces temps difficiles", a déclaré l'économiste en chef de la Banque mondiale pour la région, Indermit Gill. "Si le monde se tourne vers le protectionnisme, les pays en voie de développement auront du mal à protéger ces acquis difficiles", a-t-il déclaré

L'activité dans la zone euro a connu une baisse record en février, selon une première estimation de l'indice composite des directeurs d'achat (PMI), jugée particulièrement préoccupante par les économistes. L'indice PMI, qui synthétise l'activité des secteurs manufacturier et des services, a touché un nouveau plancher record en février, à 36,2 points contre 38,3 en janvier.

"Au vu de ces données, rien ne permet de penser que le fond est atteint, et le premier trimestre 2009 s'annonce pire que le quatrième trimestre 2008 en termes de ralentissement économique, d'augmentation du chômage et d'accentuation des tensions déflationnistes", a estimé Chris Williamson, économiste chez Markit.

En Allemagne, le deuxième plan de relance, d'un volume de 50 milliards d'euros, le plus vaste d'après-guerre, a été définitivement adopté vendredi par le Parlement. Le plan comprend notamment des baisses d'impôt pour les particuliers et les entreprises et un vaste programme d'investissement dans les infrastructures du pays.

Parmi les rares bonnes nouvelles, la poursuite de la baisse des prix à la consommation en France en janvier (moins 0,4% par rapport à décembre). Avec 0,7% de hausse sur un an, l'inflation constatée est la plus faible depuis près de 10 ans.

En revanche, l'inflation est repartie aux Etats-Unis en janvier, les prix augmentant de 0,3% par rapport à décembre après trois mois consécutifs de baisse. Sur 12 mois les prix sont stables, alors qu'ils augmentaient de 0,1% en décembre, et de 5,6% en juillet, pic de l'année 2008.