![La Ligue arabe se penche à nouveau sur le dossier syrien La Ligue arabe se penche à nouveau sur le dossier syrien](/data/posts/2022/07/16/1657991691_La-Ligue-arabe-se-penche-a-nouveau-sur-le-dossier-syrien.jpg)
En réunion extraordinaire au Caire (Égypte), la Ligue arabe déplore que le président syrien Bachar al-Assad n'ait pas tenu ses engagements pris le 2 novembre à la faveur de l'adoption d'un plan de sortie de crise.
REUTERS - Les forces de sécurité syriennes ont fait 20 morts vendredi en Syrie à la veille d'une réunion de la Ligue arabe consacrée à la crise en cours depuis la mi-mars, selon des opposants locaux.
A Homs, dans le centre du pays, neuf civils ainsi qu'un déserteur de l'armée ont été tués par les forces syriennes lors d'une manifestation organisée pour exhorter la Ligue arabe à suspendre Damas, précise-t-on de même source.
Les autres victimes ont été signalées à Hama, dans la province d'Idlib (Nord) et à Bousra al Cham, dans la plaine du Hauran (sud).
L'agence officielle de presse syrienne rapporte elle que des "groupes terroristes armés" ont tué deux policiers et quatre civils dans les provinces de Homs, Idlib et Hama. Elle ajoute que des engins explosifs ont été démantelés en plusieurs points du territoire.
La Ligue arabe a obtenu, le 2 novembre, l'accord de Damas à un plan de sortie de crise. Le gouvernement syrien s'est alors engagé à évacuer ses forces des villes, à libérer les prisonniers politiques et à engager dans les quinze jours des pourparlers avec l'opposition.
Or, les jours suivants, la répression à Homs, l'un des principaux foyers de contestation, s'est encore accentuée.
Constatant cet état de fait et "l'incapacité du gouvernement à respecter ses obligations", le Qatar a convoqué une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'organisation samedi au Caire.
Le Qatar fait partie, avec l'Arabie saoudite, Oman et Bahreïn, des pays de la Ligue qui poussent en faveur de pressions accrues sur la Syrie, allié de leur rival iranien.
Mais les diplomates soulignent que la perspective d'une suspension de Damas se heurte à l'opposition de plusieurs autres Etats membres comme le Yémen, confronté à son propre soulèvement, le Liban, où l'influence syrienne reste forte, et l'Algérie, qui surveille l'impact du "printemps arabe" sur sa propre population.
"C'est le président. Tout le monde l'aime"
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al Moualem, promet pour sa part dans une lettre au secrétaire général de la Ligue que les autorités appliqueront dans une semaine la plupart des clauses du plan, "contrairement à ce qui est répandu par des chaînes satellitaires injustes".
La répression des manifestations antigouvernementales qui ont débuté à la mi-mars a fait au moins 3.500 morts, selon les Nations unies.
Human Rights Watch évalue par ailleurs à 104 le nombre de civils tués à Homs depuis la signature du plan de la Ligue arabe.
Les autorités syriennes, qui imputent les troubles à des groupes armés soutenus à l'étranger, font quant à elles état de 1.100 morts dans les rangs des forces de l'ordre.
Pour l'archevêque syriaque d'Alep Yohana Ibrahim, le président Bachar al Assad fait l'unanimité en Syrie.
"S'il est d'accord pour procéder à ces réformes (démocratiques), il est le mieux placé pour cela, parce qu'il a l'expérience et qu'il dirige le pays depuis dix ans", dit-il dans un entretien publié vendredi par le quotidien autrichien Die Presse.
"C'est le président. Tout le monde l'aime. Pas seulement les chrétiens, les musulmans aussi. Mais ce n'est pas suffisant. Nous avons besoin d'une bonne gouvernance pour l'avenir. Assad est l'une des personnalités les mieux à même d'apporter les changements dont nous avons besoin", poursuit l'ecclésiastique.
La minorité chrétienne redoute des atteintes à la liberté de culte si le régime laïque d'Assad venait à être renversé.