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L'avocat de Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour enlèvements, a dénoncé une campagne de manipulation pour discréditer sa cliente alors que la Cour suprême étudie son cas. La famille a été reçue ce jeudi à l'Élysée.
AFP - La Française Florence Cassez, condamnée au Mexique à 60 ans de prison pour enlèvements est depuis plusieurs jours l'objet d'une campagne d'accusations dans la presse mexicaine alors que son recours en révision est actuellement en cours d'examen par la Cour suprême du Mexique.
Plusieurs journaux et une radio, faisant état d'un rapport de la police fédérale, ont affirmé que la Française recrute actuellement des détenues pour se livrer à des "activités illicites" depuis la prison de Tepepan, au sud de Mexico, où elle est emprisonnée depuis près de 6 ans. La Française a démenti en bloc ces accusations auprès de l'AFP.
Mardi, la chaine de radio W Radio a diffusé l'interview de deux femmes, présentées comme des détenues de Tepepan. "Nous craignons pour notre sécurité car Florence Cassez nous propose de participer à des actes de délinquance", a dit l'une d'entre elle.
Le ton a été donné dimanche dans un article publié par le journal "El Dia", citant "des rapports de renseignement du ministère de la Sécurité publique (SSP).
Selon le journal ces rapports "révèlent que la Française Florence Cassez, a commencé à recruter des détenues des différentes prisons du District Fédéral (ndlr: la ville de Mexico) pour réaliser des activités illicites depuis la prison, en liaison avec une autre interne Kathinka Gabriela Solis Barrera".
Le journal met également en cause le député Gerardo Fernandez Norona, un député du Parti du Travail (PT, gauche), défenseur de Florence, et accusé lui aussi de comploter "pour monter un scandale politique contre des hauts fonctionnaires du ministère de la Justice et de la police fédérale".
Plusieurs autres journaux, "Impacto", "Uno mas Uno", "Ovaciones" ont repris le lendemain ces accusations, dans des termes quasiment identiques.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Juan Carlo Buenrostro, a déclaré ignorer l'existence des rapports mentionnés par la presse.
Florence Cassez a déclaré à l'AFP par téléphone que l'ensemble de ces accusations étaient "totalement dénuées de fondement". Elle a assuré n'avoir jamais de contact avec la détenue Kathinka.
"Tout cela intervient pour brouiller les pistes alors que la Cour suprême a accepté d'examiner mon recours". Visiblement éprouvée par ces nouvelles accusations, la Française a déclaré: "Je ne parviens pas à m'habituer à tous ces mensonges".
Pour le député Norona, "cette campagne est un tissu de mensonges". Interrogé par l'AFP, il a estimé que cette campagne était "un acte de persécution et d'intimidation orchestrée par Genaro Garcia Luna, le ministre mexicain de la Sécurité publique".
Garcia Luna, était chef de la police fédérale au moment de l'arrestation de Florence Cassez en décembre 2005. Il avait été à l'origine du montage par les deux principales chaînes de télévision mexicaine de la prétendue arrestation en direct de la Française et de son ancien fiancé Israel Vallarta, accusés de l'enlèvement de trois personnes.