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Décédé il y a vingt ans, Yves Montand demeure dans l'esprit des Français un artiste aux multiples facettes, dont l'engagement politique aura guidé une grande partie de l'existence. Bref retour sur la carrière d'un géant de la culture hexagonale.

AFP - Etoile du music-hall, acteur inspiré, homme engagé et homme à femmes... Yves Montand, décédé il y a 20 ans et qui aurait fêté ses 90 ans jeudi, est célébré sous tous ses facettes, à l'occasion de ce double anniversaire.

De son vrai nom Ivo Livi, Yves Montand est né le 13 octobre 1921, dans le village toscan de Monsummano. Il n'a que deux ans lorsque sa famille, fuyant le fascisme, s'installe dans les quartiers pauvres de Marseille.

Lorsqu'il disparaît foudroyé par un infarctus quelques jours après avoir fêté ses 70 ans, le 9 novembre 1991, le petit immigré italien est devenu un monument du patrimoine français.

C'est d'abord par le music-hall qu'Yves Montand s'est fait connaître.

"Battling Joe", "Les grands Boulevards", "Les feuilles mortes", "A Bicyclette"... des dizaines de succès jalonnent une carrière entamée en 1941.

En 1968, alors que son charme et son jeu de scène lui ont assuré une notoriété internationale, il "divorce à l'amiable" du music-hall pour se consacrer au cinéma.

Mais l'envie de la scène est la plus forte. En 1981, il revient une ultime fois devant le public d'abord à l'Olympia puis pour une tournée mondiale.

C'est l'histoire de ce retour dans la mythique salle parisienne -- trois mois de représentations devant 180.000 spectateurs ! -- que Stéphane Korb raconte dans "Yves Montand" (ed. Jean-Claude Gawsewitch). Alors jeune photographe, il a fixé sur la pellicule les coulisses de cet événement et retrouvé, pour le livre, de nombreux témoins de l'époque.

Un "biopic" en projet

Le cinéma est l'autre versant de la carrière de Montand. En 1952, Henri-Georges Clouzot lui offre son premier grand rôle dans "Le Salaire de la peur".

Suivront "Z" et "L'aveu" de Costa-Gavras, "César et Rosalie" et "Vincent, François, Paul.. et les autres" de Claude Sautet, "Jean de Florette" et "Manon des sources" de Claude Berri...

Pour lui rendre hommage, "Le Sauvage", un film de Jean-Paul Rappeneau sorti en 1975 dans lequel il joue au côté de Catherine Deneuve est ressorti le 5 octobre dans une version restaurée.

Un "biopic" (biographie filmée) est par ailleurs en projet, sur un scénario de Patrick Rotman. Le film, porté par le réalisateur Christophe Ruggia ("Le gone du Chaâba"), doit être produit par la maison du neveu de Montand Jean-Louis Livi, F comme Film, qui n'a pas précisé le casting ni de date de tournage.

Patrick Rotman, déjà auteur du livre "Montand raconte Montand" consacre d'ores et déjà un documentaire au monstre sacré, diffusé début novembre sur France 2.

Dans "Yvo Livi dit Yves Montand", l'historien montre comment Montand a épousé et traversé son temps, en homme de spectacles mais aussi en homme engagé, "compagnon de route" qui perdra la foi dans le communisme.

Montand c'est aussi les femmes. Edith Piaf qui l'initie au music-hall, Marylin Monroe rencontrée sur le tournage du "Milliardaire" et bien sûr Simone Signoret, son unique épouse.

C'est à cet aspect que s'attache "Montand et les femmes", un spectacle musical joué à partir du 3 octobre au Théâtre Mogador à Paris, créé par le Néerlandais Ivo Niehe, un des derniers à l'avoir interviewé avant sa mort.

La dernière compagne d'Yves Montand, Caroline Amiel, publie quant à elle jeudi une biographie écrite avec leurs fils Valentin, 23 ans.

Tags: Musique, Cinéma,