La présidente du Front national (FN) a brièvement rencontré jeudi l'ambassadeur d'Israël à l'ONU au cours d'un déjeuner prévu avec des ambassadeurs. Une rencontre que la porte-parole de la mission israélienne a qualifiée de "malentendu".
AFP - La présidente du Front national français Marine Le Pen s'est réjouie jeudi d'avoir pu rencontrer l'ambassadeur d'Israël à l'ONU Ron Prosor, à l'occasion d'un déjeuner au siège des Nations Unies à New York avec une poignée d'ambassadeurs.
C'est la première fois que la candidate à la présidence française rencontre un responsable israélien, a-t-elle dit.
"C'est un signal de sa part", a-t-elle déclaré tout sourire, à l'issue du déjeuner. "Il a clairement montré par ce geste qu'il considérait ma personne, ma candidature, comme parfaitement légitimes, quelqu'un avec qui, comme avec n'importe qui d'autre, on pouvait discuter des révolutions arabes ou de l'avenir de la zone euro", s'est-elle félicitée.
Cette rencontre résulte d'un "malentendu", a déclaré dans la soirée la porte-parole de la mission israélienne.
"L'ambassadeur était là-bas en raison d'un malentendu", a déclaré cette porte-parole, sans vouloir préciser les raisons de ce malentendu.
M. Prosor n'a pas participé au déjeuner. Il a quitté la salle, dressée pour 30 convives, environ 20 minutes après y être rentré, après y avoir bu un verre, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous apprécions la diversité d'opinions", a-t-il déclaré à sa sortie. "Nous avons parlé de l'Europe et d'autres questions, et j'ai beaucoup apprécié la conversation", a-t-il ajouté.
"Je suis un homme libre", avait-il déclaré à des journalistes avant sa rencontre avec Mme Le Pen, créditée de 17% à 19% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle française.
Le déjeuner de Mme Le Pen à l'ONU était initialement prévu avec des diplomates et ambassadeurs francophones, selon son programme.
Trois ambassadeurs auprès de l'ONU y ont participé: l'ambassadeur de Trinidad et Tobago Rodney Charles, celui de l'Uruguay Jose Luis Cancela et celui d'Arménie Garen Nazarian. Le numéro 2 de la mission japonaise Kazuao Kodama était également présent.
"C'est une candidate à la présidence de la France et une euro-députée, c'est pour nous très intéressant de connaître les opinions de tout le monde", a déclaré à sa sortie M. Cancela.
Mme Le Pen n'a finalement pas tenu le discours de politique internationale préparé, qui était notamment axé sur la défense de la francophonie, a précisé son entourage.
La candidate du Front national continuait jeudi à New York son voyage aux Etats-Unis entamé mercredi à Washington.
Après son passage à l'ONU, Mme Le Pen devait rencontrer en fin d'après-midi un groupe de femmes républicaines.
Mercredi, après de multiples contre-temps, elle avait rencontré pendant dix minutes au Congrès à Washington, Ron Paul, un républicain proche du "tea party", et candidat aux primaires républicaines à l'élection présidentielle de 2012.
Elle avait rencontré dans la foulée Joe Walsh, républicain ultra-conservateur de l'Illinois, avant de se rendre devant le siège du FMI qu'elle a taxé "d'affameur des peuples".