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Selon l'Autorité palestinienne, un État serait à l'origine de la "cyberattaque" contre Gaza et la Cisjordanie

L'accès à l'Internet a été coupé à Gaza et en Cisjordanie pendant une grande partie de la journée du mardi 1er novembre. L’Autorité palestinienne estime que cette cyberattaque provient d'un État étranger et souhaite une enquête des Nations unies.

Pendant près d’une journée mardi, les Gazaouis et les Cisjordaniens n’ont plus eu accès à Internet. "Nous avons constaté une série de coupures et de ralentissements d’Internet sur l’ensemble de ces territoires durant toute la journée du 1er novembre", a confirmé le soir même Renesys, une société américaine qui suit l’état du trafic internet dans le monde.

Dès mercredi, alors que le trafic était revenu à la normale, l’Autorité palestinienne, qui considère avoir été victime d’une vaste cyberattaque, a décidé de demander une enquête officielle sur l’incident à l’Union internationale des télécommunications (UIF), l’organe des Nations unies chargée de la sécurité informatique. Contactée mercredi par FRANCE 24, l’UIF a toutefois indiqué "ne pas encore avoir reçu de demande de l’Autorité palestinienne".

Selon Renesys, il s’agit d’un des "plus graves dysfonctionnements d’Internet observés cette année à Gaza et en Cisjordanie", des territoires où l’accès au réseau est généralement stable.

Représailles après la reconnaissance de l’Unesco ?

Pour l’Autorité palestinienne, la cause est entendue : il s’agit d’une cyberattaque orchestrée par une puissance étrangère. "Vu l’intensité et le mode opératoire de l’attaque, je pense qu’un État étranger est impliqué et qu’il s’agit d’une opération préméditée", a assuré, lors d’une conférence de presse mercredi, Mashur Abou Daqqa, le ministre palestinien des Télécommunications. La veille, il avait indiqué à l’agence de presse AFP que "toutes les adresses IP [identifiants physiques des ordinateurs sur l’Internet, NDLR] palestiniennes avaient été attaquées en même temps depuis différents endroits dans le monde".

L’Autorité palestinienne affirme que cette cyberattaque "visait à effacer le nom de la Palestine d'internet en représailles à son admission en tant qu’État à l'Unesco" le lundi 30 octobre. Une reconnaissance officielle qui a provoqué plusieurs vives réactions, notamment celle d’Israël.

S'il n'existe pas de preuves pour incriminer Israël dans cette cyberattaque, le quotidien américain "The Washington Post" rappelle mercredi qu’en 2002, l’armée israélienne avait été accusée d’être à l’origine d’une coupure des réseaux de télécommunications de 24 heures dans les Territoires palestiniens et qu’en 2006, des hackers israéliens avaient attaqué des dizaines de sites palestiniens.

Jusqu'à présent, jamais un État n'a été publiquement reconnu coupable d'avoir mené de cyberattaques. Jamais non plus, l'UIF n'a été saisi d'une enquête officielle pour déterminer si un pays avait bel et bien mené des telles actions.