Un raid mené samedi par l'armée israélienne près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a coûté la vie à neuf membres des Brigades al-Qods. Il s'agit des heurts les plus sanglants depuis la trêve tacite entre Gaza et Israël, le 26 août dernier.
REUTERS - Neuf combattants du groupe radical palestinien Jihad islamique ont été tués samedi au cours de raids aériens israéliens sur la bande de Gaza tandis qu'un Israélien décédait de ses blessures à la suite de tirs de roquettes contre le sud d'Israël.
Ces affrontements sont les plus sanglants depuis l'instauration d'une trêve tacite entre les organisations paramilitaires de Gaza et Israël le 26 août dernier.
Tôt dimanche matin, les factions palestiniennes de Gaza se sont engagées à rétablir le cessez-le feu avec Israël, à la suite de l'intervention des services de renseignement égyptiens, à compter de 06H00 locales (04H00 GMT), selon des sources proches du Hamas et du Jihad islamique.
"Les efforts et les contacts intensifs menés par des responsables du renseignement égyptien ont conduit à un consensus national afin de restaurer l'accalmie" avec Israël, a déclaré à l'AFP un chef de faction palestinienne, sous couvert de l'anonymat. L'information a été confirmée de source égyptienne.
Lors d'un premier raid aérien israélien samedi en début d'après-midi, cinq Palestiniens faisant partie des Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, dont un commandant local, Ahmed Cheikh Khalil, ont trouvé la mort dans un camp d'entraînement près de Rafah.
Dans la soirée, deux autres islamistes, qui s'apprêtaient apparemment à lancer une roquette, ont été fauchés à Rafah.
Les cadavres de deux autres militants des brigades al-Qods ont été retrouvés dans l'ouest de l'enclave palestinienne en fin de soirée, a déclaré à l'AFP Adham Abou Selmiya, porte-parole des services d'urgences à Gaza.
Les raids israéliens se sont poursuivis sans relâche dans la nuit de samedi à dimanche, a constaté l'AFP.
Dans un communiqué, le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a mis en garde contre "la récente escalade de la violence" et "appelé expressément au calme et à la fin de la violence et du bain de sang".
Plus de 20 projectiles ont été tirés samedi sur le sud d'Israël, où l'alerte rouge a été déclenchée, selon les autorités.
Le Jihad islamique, qui a juré de venger ses militants, a revendiqué la plupart des tirs.
Une personne, grièvement blessée à Ashkelon, est décédée dans la soirée. Quatre autres Israéliens ont été blessés, dont deux légèrement, a précisé la police. Nombre de personnes en état de choc ont dû être prises en charge.
Des projectiles sont tombées à Ashdod, où un immeuble d'habitation a été touché, de même qu'à Gan Yavneh, à Ashkelon et près de la frontière de Gaza.
Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis aux maires de la région que "la risposte israélienne sera plus dure encore si nécessaire".
L'armée israélienne avait auparavant confirmé qu'un de ses appareils avait attaqué un "groupe de terroristes dans le sud de la bande de Gaza qui se préparait à tirer des roquettes à longue portée" vers l'Etat hébreu.
Le raid a permis de "faire échec à la tentative de tir", a précisé l'armée, en affirmant que "le commando visé était responsable du tir d'une roquette de type Grad mercredi vers Israël".
Cet engin avait explosé dans la région d'Ashdod, à 35 km de Gaza, soit profondément en territoire israélien, sans faire de victime ni de dégâts majeurs.
Il s'agit de la première confrontation meurtrière depuis que le soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza pendant plus de cinq ans, a recouvré la liberté le 18 octobre contre la libération de 477 prisonniers palestiniens.
La dernière trêve avait été conclue sous les auspices du Hamas à la suite d'une vague de violences dans et autour de la bande de Gaza à la mi-août au cours de laquelle au moins 26 Palestiniens et un Israélien avaient été tués.