Avec un budget vingt-huit fois inférieur à celui du Real Madrid, le petit club du Levante occupe la première place de la Liga à la surprise générale. Explication sur un phénomène qui pourrait ne pas durer toute la saison.
L’argent n’achète pas tout. La maxime reprise par une société de carte bancaire pourrait très bien aller au club espagnol de Levante. Le club historique de Valence - le FC Valence a été fondé dix ans plus tard - nargue le Real Madrid et le FC Barcelone, les deux géants de la Liga, du haut de la première place du championnat espagnol.
Si l’équipe de Juan Ignacio Martinez n’a pas de stars de renom, elle a surtout misé sur une défense imperméable. En dix rencontres, Levante n’a encaissé que cinq buts, ce qui fait d’elle la meilleure défense de Liga. Avec un jeu tout en contre-attaque, comme l’attestent les trois buts inscrits par le défenseur central et capitaine de l’équipe Sergio Ballesteros, la formation andalouse n’est peut-être pas aussi spectaculaire que le Real ou le Barça mais elle a le mérite d’être efficace.
Un collectif bien huilé
Preuve que même dans le secteur offensif le petit poucet se débrouille plutôt bien, Levante possède la troisième meilleure attaque derrière les deux cadors madrilène et barcelonais avec 17 buts. Si elle n’a pas encore rencontré le FC Barcelone (match prévu le 4 décembre), Levante a déjà battu le Real Madrid (1-0 lors de la 4e journée de Liga) et a corrigé le Villareal (3-0 lors de la 9e journée). Contrairement à d’autres formations, ce résultat n’est pas le fruit d’un ou deux joueurs en particulier, mais d’un collectif bien huilé. Jusqu’ici, sept joueurs se partagent les 17 buts inscrits cette saison.
Invaincus depuis le début de la saison, les Granotes - traduire les Grenouilles - réalisent là un double exploit. Car outre le fait que ce soit la première fois depuis sa création en 1909 que le club occupe cette position, Levante n’est que le 17e budget de la Liga avec moins de 20 millions d’euros, soit la moitié du salaire annuel de Lionel Messi ou encore vingt-huit fois moins que le budget du Real Madrid.
Mais le coach Martinez, qui a jusqu’ici entraîné des clubs de divisions inférieures, reste réaliste. "La série que nous réalisons relève quasiment de l'impossible, a-t-il commenté après la victoire in extremis de son équipe contre la Real Sociedad (3-2) ce week-end. C'est très spécial mais nous savons tous que tout reviendra à la normale et que nous nous battrons pour notre survie dans l'élite." Reste que pour le moment, les supporters des Granotes croassent de bonheur.