Invité sur RTL, Michel Platini, président de l’UEFA, a critiqué la décision de FC Sion de faire appel à la justice suisse pour régler un contentieux avec l’instance européenne de football. Et revient sur la nécessité du "fair-play financier".
Confronté à une crise économique et à l’affaire du FC Sion (voir encadré), le président de l’UEFA, Michel Platini s’est exprimé sur RTL sur les différentes problématiques qui secouent le football européen.
D’abord interrogé sur l’état des finances des clubs, le triple lauréat du Ballon d’Or a insisté sur l’urgence de la mise en place du "fair-play financier", règle qui obligerait les clubs à ne plus dépenser plus que ce qu’ils gagnent. "Je ne peux plus tolérer que des clubs qui gagnent soient endettés," explique-t-il, et reconnaît que cette règle est loin d’être acceptée par certains. "Avant j’étais populaire quand je marquais des buts, maintenant que je veux mettre des règles, c’est plus difficile".
"Beckham bon pour le shopping !"
Pour ne pas avoir respecté une interdiction de recrutement de joueurs, le club suisse du FC Sion a été interdit de participer à l’Europa League par l’UEFA et la Fifa. Une décision confortée par le Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute instance du sport mondial, mais que le club veut contourner en multipliant les recours devant la justice civile suisse. Une première dans le football qui pourrait faire jurisprudence en cas de validation des tribunaux helvétiques.
Interrogé sur l’arrivée de David Beckham au PSG, premier du championnat français en grande partie grâce aux pétrodollars de son actionnaire qatari, "Platoche" n’est pas allé par quatre chemins. "Ce sera bien pour le shopping. […] À 36 ans, David Beckham n’est plus le footballeur qu’il a été. S’il vient, ce sera pour autre chose que le football".
Concernant l’affaire du FC Sion, Platini s’inquiète des conséquences que pourraient avoir les recours à la justice civile pour régler un cas qui ne concernerait que les acteurs du sport. "Si les tribunaux civils prennent le pas, le sport explose ! En principe, on a des instances disciplinaires qui sont indépendantes dans les fédérations, à l’UEFA et à la Fifa, qui doivent prendre des décisions. Si personne ne respecte ces décisions et va aux tribunaux civils…déjà que la justice est lente ! […] Un club qui a un budget de première division, qui est relégué mais qui refuse de descendre ? Que fait-on ?", s’enquiert-il. Quant à son avenir, l’ex-numéro 10 des Bleus dit ne pas y songer... même si Franz Beckenbauer, président du Bayern Munich, le verrait bien à la tête de la Fifa.