Le gouvernement thaïlandais a instauré trois jours de congés à compter de ce mardi pour permettre aux douze millions d'habitants de Bangkok de faire face aux inondations. L'aéroport national, qui accueille des sinistrés, est désormais sous les eaux.
Les autorités thaïlandaises ont décrété mardi cinq jours de congés exceptionnels pour permettre aux 12 millions d'habitants de la capitale de faire face aux inondations qui menacent Bangkok. L’aéroport national Don Muang, gagné lui aussi par les eaux, devrait fermer pour une semaine au moins.
En attendant, ils sont des milliers, en plein cœur du quartier historique de la capitale thaïlandaise, à scruter les mouvements de Chao Praya, le fleuve qui traverse Bangkok.
"Nous avons tous de plus en plus peur", déclare un habitant, interrogé par FRANCE 24.
L’optimisme n’est plus de mise, d’autant que le gouvernement semble incapable d’arrêter l’immense marée qui engloutit tout.
Le ministre de la Justice et patron du Froc (Centre de coordination des secours), Pracha Promnog, a annoncé la fermeture des services publics de jeudi à lundi inclus, dans 21 provinces dont la mégalopole. La rentrée des enfants, actuellement en vacances, dans les écoles publiques, a été reportée au 15 novembre.
Et les entreprises privées ont été priées d'accorder des jours de repos à ceux qui le souhaitaient, à l'exception de l'industrie agro-alimentaire, qui tourne à plein régime. La Banque centrale n'a, en revanche, pas encore pris de décision sur la fermeture des marchés financiers.
La facture des inondations, qui a provoqué la fermeture temporaire de plusieurs usines, pourrait dépasser 3,2 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros).
Mardi, au moins six districts de Bangkok étaient inondés et plusieurs autres étaient menacés dans une capitale classée par l'OCDE parmi les grandes villes côtières les plus exposées aux inondations d'ici à 2070.
Comme pour ajouter au chaos, des centaines de milliers d’habitants de cette mégapole ultra-moderne se sont transformés en réfugiés...
Les secouristes sont débordés. "Le plus gros problème pour nous, ce sont les personnes âgées et surtout les malades parce qu’il faut aller les chercher un par un", explique l’un d’eux au micro de FRANCE 24.
La catastrophe devrait s’avérer lourde de conséquences politiques pour le gouvernement du Premier ministre, Yingluck Shinawatra, qui fait face à sa première crise majeure depuis son arrivée au pouvoir il y a deux mois.
Plus de 90 % des Thaïlandais n’ont plus aucune confiance dans la gestion gouvernementale de la crise