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François Hollande officiellement investi candidat du Parti socialiste

Devant 4 000 militants, François Hollande a été officiellement intronisé, ce samedi, candidat du PS à la présidentielle 2012. Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls ont tous montré leur soutien au député de Corrèze.

Hollande brocarde Sarkozy

AFP - François Hollande a brocardé samedi Nicolas Sarkozy qui se dit "le seul à être capable d'être président au prétexte qu'il l'est déjà", dans son discours d'investiture comme candidat socialiste à la présidentielle de 2012.

"Nicolas Sarkozy a échoué pendant cinq ans, mais voyez-vous, il serait le seul à réussir", a ironisé M. Hollande.

"Il est le seul à être capable d'être président au prétexte qu'il l'est déjà", a-t-il enchaîné se moquant de cette "nouvelle règle posée" par le chef de l'Etat : "Pour être président, il faut désormais l'avoir déjà été", "pour rentrer à l'Elysée il faudrait en sortir".

"Pour en sortir il en sortira, mais pour y rentrer ce sera une autre affaire", a promis le député de Corrèze.

A écouter la droite, "leur général a été vaincu sur tous les fronts, mais il doit encore commander. Le capitaine a mis le vaisseau sur les récifs, mais il doit rester à la barre, même si la mer s'est retirée", a aussi déclaré M. Hollande.

Pour la majorité, "le passeport pour la réussite, ce serait l'échec; la preuve de la compétence, ce serait le fiasco, curieux critère!", s'est-il exclamé.

"A quand, comme dans certaines multinationales indignes, les stocks options pour le Président qui met son entreprise en faillite et des retraites chapeau pour ses ministres ? Bref la droite compte sur la crise pour se sauver. Moi je propose que les Français comptent sur la gauche pour les sauver de la crise", a affirmé le candidat socialiste.

AFP - A six mois de la présidentielle, François Hollande, vainqueur de la primaire, a été sacré samedi candidat socialiste pour 2012, dans "le bonheur de l'unité", devant ses cinq ex-rivaux, lors d'une Convention d'investiture qui a lancé la bataille pour l'Elysée.

"Je vous donne rendez-vous le 6 mai pour la victoire. Je vous donne rendez-vous avec la République qui vous espère. Je vous donne rendez-vous avec la France que je veux servir avec vous", a lancé le député de Corrèze à l'issue d'un discours de plus d'une heure, souvent interrompu par des acclamations.

Dans la Halle Freyssinet, dans le XIIIe arrondissement, cette convention a réuni à 197 jours du premier tour de l'élection présidentielle près de 4.000 militants et sympathisants et des invités de la société civile, dont Stéphane Hessel ("Indignez-vous!"). Les anciens Premiers ministres socialistes, notamment Pierre Mauroy, Laurent Fabius et Lionel Jospin, étaient présents au premier rang.

Le champion qui se présente comme le "candidat socialiste et radical" a fait un discours oecuménique à l'égard de ses anciens rivaux, tous au premier rang : Ségolène Royal "qui a inspiré tant d'approches nouvelles", Martine Aubry, patronne du PS dont il a salué la "force de conviction, la loyauté", Manuel Valls "nouvelle génération qui a soif d'action", Arnaud Montebourg qui "a installé des thèmes forts (qui) ont ouvert une époque nouvelle dans la vie politique", le radical Jean-Michel Baylet "qui a été associé au processus".

"J'ai tiré toutes les leçons, je sais le bonheur de l'unité et je connais les désastres de la désunion", a-t-il assuré.

Le député de Corrèze a rappelé ses trois engagements : pacte productif, éducatif --"L'éducation est ma priorité et je n'en changerai pas-- et démocratique. Au passage, il a réaffirmé son slogan de "rêve français".

Il entend "ne rien cacher de la réalité qui est là et des difficultés qui s'annoncent" et appelle à "entendre les indignés" mais prévient qu'il ne multipliera "pas les propositions à mesure de ses rencontres avec les catégories qui chacune se considère comme prioritaire".

Il a également dit, à l'usage d'Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation: "la France n'a pas d'avenir dans l'isolement et elle a tout à gagner des échanges", tout en refusant les "déséquilibres vertigineux des soldes commerciaux", "le bradage du travail" et préférant la notion de "juste échange".

M. Hollande a réservé ses flèches pour Nicolas Sarkozy qui devait "être le président d'une République irréprochable", devenu "celui d'une République irresponsable".

Auparavant, les quatre candidats éliminés du premier tour ont parlé chacun à leur tour, vantant la réussite de la primaire, l'unité des socialistes, "l'obsession du rassemblement", selon M. Baylet.

A la fin, toujours sur la musique instrumentale d'Alex Beaupain "Au départ" retraçant l'histoire de la gauche sous François Mitterrand, de nombreux drapeaux étaient agités par des jeunes socialistes arborant des tee-shirts rose, vert ou rouge aux couleurs de leur champion avec parfois "FH for hope".

Puis François Hollande a donné une accolade à Lionel Jospin et Pierre Mauroy, avant de saluer chacun de ses ex-rivaux, embrassant Martine Aubry et Ségolène royal, son ex-compagne. Il a eu un tendre et bref aparté avec son actuelle compagne, Valérie Trierweiler, qui était assise au premier rang.

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PORTRAIT DE FRANÇOIS HOLLANDE
François Hollande officiellement investi candidat du Parti socialiste