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"L'arbre de la primaire qui cache la forêt du désamour"

Presse internationale, Lundi 17 octobre. A voir dans la presse internationale ce matin, les réactions, décryptages, et analyses de la victoire de François Hollande à la primaire socialiste face à Martine Aubry.

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La presse internationale revient ce matin sur la victoire de François Hollande à la primaire socialiste.
C’est une victoire qui est à la Une du Wall Street Journal Europe , qui évoque François Hollande comme un candidat «normal» - un qualificatif qui trancherait avec ce que le journal qualifie «d’hyperactivité» sarkozienne. L’ex-premier secrétaire qui va devoir trouver sa place dans une campagne 2012, sans se livrer au sport national qui consisterait, d’après The Wall street Journal, à proposer des projets trop coûteux pour le gouvernement.
La présidentielle qui s’annonce devrait du coup se jouer davantage sur la personnalité et les bilans des candidats, et The Wall street Journal décrit, justement, François Hollande comme étant l’un des artisans des nationalisations socialistes au début des années 80, qui a reçu, rappelle le journal, le soutien inattendu de Jacques Chirac.
Du côté du Soir , quotidien belge de gauche, l’accueil de ces résultats est plutôt très chaleureux. Le journal évoque rien moins qu’un «printemps en automne», avec une primaire «revigorante pour la démocratie». Mais, écrit le Soir, si «rien ne sera plus comme avant, tout reste à faire» désormais, et c’est « d’espérance dont la France a besoin. Certes, quelque 2,7 millions d’électeurs sont déplacés, mais combien sont encore convaincus que la politique ne peut plus rien face à la toute-puissance des marchés qui détermine leur quotidien? La primaire était joyeuse, toute à l’euphorie de la passion politique retrouvée. Mais la campagne devra être grave. Au diapason des défis qui attendent les deux principaux candidats».
Du côté d’ El Pais , on évoque aussi une première bataille remportée, qui ne permet pas toutefois d’augurer de la tournure de la campagne face, sans doute, à Nicolas Sarkozy: « Pero queda Sarkozy» titre l’édito, «il reste encore Sarkozy».
A lire avec un portrait de François Hollande «centriste de tempérament, académique dans ses discours, tout sauf un fanfaron de la politique», et dont la personnalité contraste avec celle de l’hyperactif – décidément- et imprévisible Nicolas Sarkozy», ce «candidat magistral».
L’autre obstacle à gauche, malgré les appels au rassemblement, c’est aussi sa tendance à la division, sur laquelle revient The Independent .
Le journal parle même de divisions entre camarades qui peuvent s’avérer être un vrai poison. «Il n’existe pas de haines aussi fortes que les haines familiales» écrit le journal, en évoquant la répulsion mutuelle de Martine Aubry et François Hollande et en rappelant le mot bizarre, «empapaouter», utilisé par la première pour décrire le programme jugé malhonnête de son rival ? Un terme qui inclut le mot «papa», qui pourrait être le nœud du problème, Martine Aubry n’ayant jamais digéré la relation privilégiée unissant son père à François Hollande…
Pour terminer, je vous propose de jeter un coup d’œil à ce que dit de tout ça ce matin The New York Times . Les Américains qui pratiquent les primaires, ouvertes ou fermées, depuis des lustres, s’amusent de ces Français qui s’ébaudissent de ce processus nouveau dans l’Hexagone. Un enthousiasme qui serait le signe en réalité du «désamour» des Français vis-à-vis de leurs candidats. Si la primaire fait tant de bruit d’après The New York Times, c’est parce qu’en réalité aucun candidat, de gauche ou de droite, ne suscite véritablement leur adhésion.
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