Dimanche, les Tunisiens se rendront aux urnes pour élire l’Assemblée constituante. Un scrutin historique dont le parti islamiste Ennahdha est le grand favori. Son chef, Rached Ghannouchi, répond aux questions de FRANCE 24.
"J’espère que nous allons gagner, comme semblent l’indiquer tous les sondages." Lors d'un entretien accordé à FRANCE 24, Rached Ghannouchi, le leader du parti islamiste Ennahdah (renaissance en arabe), s’est montré très confiant sur l’issue du scrutin historique qui se tiendra dimanche en Tunisie.
Ennahda : 25%
PDP : 16%
FDTL : 14%
CPR (Congrès pour la République, parti de centre gauche allié à Ennahda): 8%
Afek Tounes : 3%
PDM : 2%
Autres partis (106 autres formations participent à l'élection) : 32%
Sondage réalisé en septembre par l'Observatoire tunisien de la transition démocratique.
Le pays, locomotive du "printemps arabe", doit en effet élire la future Assemblée constituante, première étape vers un État démocratique, neuf mois après la chute du dictateur Zine El-Abidine Ben Ali, chassé en janvier par un soulèvement populaire. Et si Rached Ghannouchi est si confiant, ce n’est pas seulement parce que les sondages lui prédisent des intentions de vote entre 20% et 30%, mais aussi parce que son mouvement a tout fait pour tenter de l’emporter. Une campagne tout-terrain, des candidats dans chaque région et une notoriété certaine, Ennahdah veut sortir de l’ombre, après avoir été pourchassé et longtemps interdit par le régime Ben Ali.
À l’heure de Facebook
Mais les critiques pleuvent sur ce parti au passé sulfureux qui promeut désormais une image modérée en adéquation avec les idées démocratiques. Ses adversaires l’accusent de tenir un double discours pour dissimuler un agenda radical qu’il n’a jamais renoncé à appliquer. "Nos contradicteurs utilisent la même stratégie que Ben Ali, en brandissant la menace terroriste afin de faire peur à la société. Mais ce discours est dépassé, car la révolution a justement mis un terme à la peur", se défend Rached Ghannouchi, rentré en Tunisie fin janvier après vingt ans d'exil à Londres.
Les salafistes sont des citoyens tunisiens