Réunis pour préparer le sommet cannois des 3 et 4 novembre, les ministres des Finances du G20 se sont engagés samedi à soutenir et rééquilibrer l'économie mondiale, alors qu'un plan global doit être présenté le 23 octobre.
REUTERS - Les pays du G20 se sont engagés samedi à soutenir et rééquilibrer l'économie mondiale face aux "risques importants de détérioration" et ont dit attendre une réponse énergique des Européens pour circonscrire la crise de la zone euro.
Réunis à Paris pour préparer le sommet annuel du forum des 3 et 4 novembre à Cannes, les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 ont salué les décisions prises fin juillet pour renforcer les pouvoirs et la capacité d'intervention du FESF, le fonds d'urgence des Européens.
Mais ils ont dit attendre de nouveaux travaux pour maximiser l'impact du fonds, doté de 440 milliards d'euros, et "éviter tout risque de contagion" de la crise grecque à d'autres économies.
"Nous attendons les résultats du Conseil européen du 23 octobre, qui présentera un plan global afin d'apporter une riposte énergique aux défis actuels", lit-on dans le communiqué final de la réunion.
Le secrétaire d'Etat américain au Trésor, Timothy Geithner, s'est déclaré "encouragé par la vitesse et la direction dans laquelle les Européens progressent".
"Ils ont clairement encore du travail à faire sur la stratégie et les détails, mais quand la France et l'Allemagne se mettent d'accord sur un plan et décident de passer à l'acte, de
grandes choses sont possibles", a-t-il dit.
Français et Allemands ont présenté à leurs partenaires du G20 les grandes lignes du plan auquel ils travaillent pour apporter une solution "globale et durable" à la crise de la zone euro, qui doit être présenté le 23 octobre.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a souligné que l'économie mondiale avait évolué "négativement" depuis les réunions du FMI et de la Banque mondiale le mois dernier à Washington et que les économies émergentes avaient exprimé des craintes de contagion de la crise qui touche les pays avancés.
Pour faire face à ces "tensions accrues", les 20 grandes économies de la planète ont exprimé leur accord pour conduire des politiques coordonnées à court et long terme dans le cadre d'un plan d'action qui sera présenté à Cannes.
Tout sera fait pour la stabilité des banques
Celui-ci "couvrira un ensemble de mesures destinées à apporter une réponse aux vulnérabilités immédiates et à consolider les fondements d'une croissance forte, durable et équilibrée".
Les pays avancés adopteront des politiques de nature à renforcer la confiance et soutenir la croissance et mettront en oeuvre des mesures claires, crédibles et ciblées pour
rééquilibrer leurs finances publiques, lit-on dans le communiqué.
Les pays affichant des excédents courants importants prendront en outre des mesures grâce auxquelles leur croissance reposera davantage sur la demande intérieure, tandis que ceux qui présentent un déficit courant élevé mettront en oeuvre des politiques destinées à accroître l'épargne nationale.
Les pays émergents ajusteront pour leur part leurs politiques macroéconomiques pour préserver le dynamisme de la croissance face aux risques de ralentissement et contenir les tensions inflationnistes.
Ils sont invités aussi à poursuivre "leurs efforts pour se diriger vers des systèmes de taux de change davantage déterminés par les marchés".
Sur ce point, Timothy Geithner a reconnu que la Chine avait laissé sa monnaie, le yuan, s'apprécier progressivement mais qu'elle devait le faire plus rapidement pour le bénéfice de l'économie mondiale.
Les pays du G20 n'ont pu se mettre d'accord sur le principe d'une augmentation des ressources du FMI souhaitée par certains pour renforcer ses capacités d'intervention dans la crise actuelle.
Le communiqué indique seulement qu'ils se ont engagés à "veiller à ce que le FMI dispose des ressources adéquates pour assumer ses responsabilités systémiques".
Ils ont promis aussi de prendre "toutes les mesures pour garantir la stabilité des banques" et souligné que les banques centrales continueront d'alimenter la liquidité du système financier.