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Al-Assad forme un comité chargé d'élaborer une nouvelle Constitution

Bachar al-Assad a annoncé samedi la formation d'un comité chargé d'élaborer une nouvelle Constitution sous quatre mois, restant sourd aux manifestants qui réclament son départ. Quelque 3 000 civils ont péri en Syrie depuis mars.

AFP - Le président syrien Bachar al-Assad a émis samedi un décret annonçant la formation d'un comité ad hoc qui élaborera dans un délai de quatre mois un projet de nouvelle constitution pour la Syrie, secouée par une révolte populaire, selon l'agence officielle Sana.

L'élaboration d'une nouvelle constitution était l'une des principales revendications de l'opposition au début du mouvement de contestation lancé le 15 mars, mais les opposants ont ensuite exigé le départ du président syrien.

M. Assad a "émis aujourd'hui (samedi) un décret présidentiel stipulant la formation d'un comité national pour l'élaboration d'un projet de constitution pour la Syrie en vue de son approbation selon les règles constitutionnelles", selon Sana.

"Le comité achèvera sa mission au cours d'une période qui ne dépassera pas les quatre mois à compter de la date de publication de ce décret", poursuit l'agence.

Le comité compte 29 membres, dont Qadri Jamil, un chef du parti communiste syrien qui a présidé la délégation de l'opposition syrienne "modérée" lors d'une récente visite en Russie.

Un haut responsable du parti Baas, au pouvoir en Syrie, Mohammad Saïd Bkheitane, avait affirmé mardi que la future constitution, qui devra être adoptée par les deux-tiers du Parlement, fera l'objet d'un référendum.

M. Assad a annoncé plusieurs réformes depuis le début de la contestation mais ses forces ont parallèlement poursuivi la répression de la révolte.

Cette annonce intervient au lendemain de manifestations qui ont rassemblé des milliers de Syriens et au cours desquelles 12 personnes ont été tuées dans la répression de défilés dédiés aux soldats ralliés à la contestation, selon des militants.

Plus de 3.000 civils ont été tués dans la répression de la contestation en Syrie, selon l'ONU. Depuis plusieurs jours des accrochages armés meurtriers ont également lieu entre "déserteurs" et soldats, selon des ONG syriennes.

M. Assad avait appelé le 20 juin à un "dialogue national" qui pourrait aboutir à une nouvelle Constitution. "Cette Constitution a 40 ans, peut-être faudrait-il changer toute la Constitution mais certains proposent l'amendement de certains articles, puis une révision complète (...) qui a besoin d'un référendum".

Les militants pro-démocratie réclament outre la chute du régime, des élections libres et l'annulation de la suprématie du parti Baas qui gouverne le pays depuis plus de 40 ans, après avoir jugé tardives et insuffisantes les précédentes annonces de réformes.

Le régime ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation qui dure depuis sept mois et accuse régulièrement des "bandes terroristes armées" d'être à l'origine des troubles et de la mort des soldats.

Le 7 octobre, le président russe Dmitri Medvedev, dont le pays est un allié de longue date de Damas, avait envisagé pour la première fois le départ de M. Assad, estimant que le régime syrien devait engager des réformes ou partir. La chine aussi avait appelé le pouvoir à accélérer les réformes.