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Le XV de France s'est difficilement qualifié pour la finale de la Coupe du monde de rugby, en battant le Pays de Galles 9 à 8 à Auckland. En finale, les Bleus affronteront le vainqueur du match entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

REUTERS - Marc Lièvremont a déclaré samedi se moquer complètement de la manière dont le XV de France s'était qualifié pour la finale de la Coupe du monde de rugby avec sa pénible victoire 9-8 contre le Pays de Galles.

"Je m'en fous complètement que le match n'ait pas été beau, que nous ayons de la réussite et que peut-être le Pays de Galles méritait plus. Nous sommes en finale et c'est tout ce qui compte. Si on doit être champions du monde en jouant le même rugby, on sera champion du monde. Depuis plusieurs mois on manque beaucoup de choses, mais on est en finale", a déclaré le sélectionneur français en conférence de presse.

"Cachez votre enthousiasme !", a-t-il lancé aux journalistes en réponse aux critiques des derniers mois. "On est parti il y a quatre mois avec une bande d'éclopés. On est en finale de la Coupe du monde. Je ne vais pas bouder mon plaisir. Ce n'était pas une grande demi-finale mais on est en finale de la Coupe du monde."

Dans sa première analyse du match, l'entraîneur français a salué la performance du Pays de Galles, qui a dominé malgré l'exclusion rapide de son capitaine et troisième ligne Sam Warburton. "La moindre des choses est de rendre hommage à cette équipe galloise qui a joué à 14 contre 15, qui a fait preuve d'un courage extraordinaire. Il y a une petite étoile en faveur de l'équipe de France. Une équipe en supériorité numérique déjoue d'une certaine manière et on a assuré la victoire et une place en finale de la Coupe du monde", a-t-il dit.

Le carton rouge reçu à la 18e minute par le flanker gallois pour plaquage dangereux sur Vincent Clerc a plus "crispé" l'équipe de France qu'il ne l'a aidée, a jugé le sélectionneur français. "On peut regretter que la demi-finale fût très vite déséquilibrée. C'est un plaquage appuyé, qui peut être dangereux. A mon sens, il y a carton rouge", a remarqué Lièvremont au sujet de la décision de l'arbitre irlandais Alain Rolland.

Pour le capitaine Thierry Dusautoir, "on était bien jusque-là. Ce carton rouge nous a mis dans une position telle qu'on n'avait aucun autre choix que de gagner ce match. On s'est crispé et on a fait beaucoup de fautes. Cela ne nous a pas empêché de prendre le match à notre compte. On a tous conscience de ne pas avoir fait un grand match."

"Pas de talent mais du cœur"

Après un début de match approximatif, les Français ont pris le score grâce à l'indiscipline galloise. Quand les Gallois en infériorité numérique sont revenus à un point (9-8, 58e), les Bleus ont souffert sans rompre.

"On a mal démarré", a repris Lièvremont. "L'entame n'a pas permis de jouer en confiance. On a joué un rugby frileux qui nous a permis de l'emporter. C'est ce qui compte. Ce qui compte, c'est que les joueurs se sont battus et qu'ils ne se sont pas désunis quand les Gallois sont revenus. Ce qui compte, c'est que les joueurs sont restés solidaires", a-t-il poursuivi.

"On ne s'est pas découvert et on n'a pas joué. On s'est contenté de peu mais ce peu a suffi. A 14, cela nous a crispé comme a dit Thierry (Dusautoir)", a dit Marc Lièvremont.

Longtemps en difficulté lors de cette Coupe du monde, la défense française a retrouvé son efficacité et sa discipline pour conserver l'avantage d'un point au score dans les dernières minutes.

"Outre la qualification, la défense est la satisfaction de la soirée. On a toujours été en place et on s'est accroché", a continué le sélectionneur français. Sans "sortir un joueur du lot", Lièvremont a loué la performance de Morgan Parra, demi de mêlée replacé à l'ouverture depuis quatre rencontres.

"Morgan a été magnifique de courage défensif. C'est le joueur qui a créé le plus de brèches dans la défense galloise et il a fait un 100% au pied (3 sur 3). C'est un immense match de sa part", a-t-il dit.

Le capitaine Thierry Dusautoir est conscient des forces et des faiblesses de son équipe mais veut savourer la qualification pour la finale. "Je suis très heureux. Je suis conscient de ce qu'on a produit aujourd'hui. L'essentiel est d'être arrivé à ce niveau-là. Quel que soit l'adversaire, on a pris 60 points contre l'Australie en novembre, on en a pris 40 contre la Nouvelle-Zélande, la finale s'annonce comme un gros match. Quelque part, on est chanceux. Je pense à la solidarité de mes coéquipiers. Même si cela ne plaît pas à tout le monde de nous voir en finale, cette équipe n'a peut-être pas beaucoup de talent mais elle a du coeur. Et maintenant, on sait qu'avoir du coeur cela peut suffire pour aller en finale de la Coupe du monde", a analysé Thierry Dusautoir.

En finale, les Français affronteront le vainqueur de la seconde demi-finale entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie qui aura lieu dimanche à l'Eden Park d'Auckland. "En Nouvelle-Zélande, au pays de rugby, à l'Eden Park, retrouver les Blacks en finale serait exceptionnel", a dit Marc Lièvremont.