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Au moins sept membres présumés d'Al-Qaïda ont été tués dans des raids aériens à Azzan, un fief du réseau dans le sud-est du Yémen. Parmi les victimes, Ibrahim al-Banna'a, responsable de la branche médiatique d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique.

AFP - Neuf membres présumés d'Al-Qaïda ont été tués, dont un des fils de Anwar Al-Aulaqi, dans des raids aériens apparemment américains à Azzan, au Yémen, deux semaines après un autre raid américain qui avait coûté la vie à l'imam américano-yéménite, selon des sources concordantes.

"Abderrahman Anwar Al-Aulaqi a été tué dans les raids à Azzan", a déclaré à l'AFP une source de la tribu à laquelle appartient la famille Aulaqi, ajoutant tenir l'information de l'hôpital d'Azzan, un village de la province de Chabwa, dans le sud-est du Yémen, où les personnes tuées et blessées dans les raids ont été transportées.

Un responsable yéménite avait auparavant annoncé à l'AFP la mort de sept membres présumés d'Al-Qaïda, dans des raids aériens apparemment américains.

"Deux des 13 blessés dans les raids ont succombé samedi, portant à neuf le nombre des membres d'Al-Qaïda tués", a déclaré à l'AFP un officier de la police à Azzan, qui a requis l'anonymat.

Parmi les victimes figure également un chef local de nationalité égyptienne, Ibrahim al-Banna, selon un responsable yéménite.

Ibrahim al-Banna, "responsable de la branche médiatique d'Aqpa", était "l'un des éléments les plus dangereux du réseau, recherchés au plan international" pour avoir "planifié des attentats à l'intérieur et à l'extérieur" du Yémen, a fait savoir le ministère yéménite de la Défense.

Outre Abderrahman, 21 ans, un cousin d'Anwar Al-Aulaqi et trois autres membres de la tribu d'Aulaqi ont péri dans les raids, a-t-on ajouté la source tribale, notamment Sarhane al-Qussa, le frère de Fahd al-Qussa, un dirigeant d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) recherché, selon cette source, par les Etats-Unis.

Ces raids --vraisemblablement américains selon un responsable local mais revendiqués par le ministère yéménite de la Défense-- interviennent exactement deux semaines après le raid américain qui a coûté la vie à l'imam Aulaqi le 30 septembre entre Marib et Jouf, deux régions à l'est et au nord de Sanaa.

Considéré par les Etats-Unis comme une menace aussi grande que l'était Oussama Ben Laden, Aulaqi était soupçonné par Washington de liens avec les auteurs présumés de l'attentat manqué du 25 décembre 2009 sur un avion de ligne américain et de la fusillade qui a fait 13 morts sur une base texane en novembre 2009.

Le jour de la mort de son leader et théoricien, présentée par Washington et Sanaa comme un succès majeur de la lutte contre l'Aqpa, le réseau extrémiste publiait toutefois un communiqué revendiquant une série d'opérations en septembre qui auraient fait plus de 140 morts parmi les forces de l'ordre dans le Sud du Yémen.

Née de la fusion des branches yéménite et saoudienne d'Al-Qaïda, l'Aqpa a mis à profit l'affaiblissement du pouvoir de Sanaa en raison de la révolte contre le président Ali Abdallah Saleh depuis janvier pour renforcer sa présence dans le sud et l'est du Yémen.

Fin mai, des centaines de combattants se réclamant des "Partisans de la Charia", liés à l'Aqpa, ont pris le contrôle de Zinjibar, capitale de la province sudiste d'Abyane. Même si l'armée a annoncé la libération de la ville début septembre, les combats se poursuivent. Et dans certaines localités du sud, l'Aqpa pratique désormais sa propre justice, en exécutant les meurtriers et en amputant la main les voleurs.