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France - Angleterre, un "crunch" et puis ça repart ?

Auteurs d'un début de Mondial poussif, les Bleus auront la possibilité de se racheter face à l’Angleterre en quarts de finale à l'occasion d'un "crunch" particulier, samedi à l'Eden Park d'Auckland (9h30 heure de Paris).

Manque de repères, pénurie de leadership, absence de communication entre joueurs et ainsi qu'avec le staff, incapacité à se créer du jeu et à jouer au pied… Nul doute que le XV de France, qualifié in extremis pour les quarts de finale, n’a pas impressionné depuis le début de cette Coupe du monde. Face à l’Angleterre, les Bleus veulent prouver qu’ils ont changé d’attitude. Avant le "crunch" de samedi matin à Auckland (9h30 heure française), le sélectionneur Marc Lièvremont a voulu remettre au goût du jour l’expérience, la ténacité et l’envie d’en découdre avec leurs ennemis héréditaires.

Imanol Harinordoquy, le retour

Le premier changement notable entrepris par Lièvremont est le retour d’Imanol Harinordoquy en numéro 8, son poste de prédilection à Biarritz. Joueur cadre de l’équipe, le Basque aux 72 sélections a beaucoup déçu Lièvremont lors du premier match du tournoi face au Japon par son manque d’implication.

Mais la déroute tongienne a changé la donne. Voyant que son discours n’était pas relégué sur le terrain, le sélectionneur a compris qu’il manquait de joueurs d’expérience pour épauler Thierry Dusautoir, capitaine aussi volontaire que taiseux. Mais au-delà du jeu, c’est l’esprit du groupe qui a déplu jusqu’à présent à l’entraîneur des Bleus.

"Ils se sont dit les choses"

"Les joueurs se sont responsabilisés et ont échangé. Il faut regretter d'attendre d'être au pied du mur pour se mobiliser. Là, il y a mobilisation et il y aura réaction pour gagner ce match", promet Lièvremont.

Après la thérapie de groupe où ils "se sont dit les choses " sans ménagement, dimanche et lundi, les joueurs ont musclé les entraînements avant de répéter des promesses de "combat", de "revanche" et de "rachat" en conférence de presse.

"On a besoin d'actes sur le terrain. Le dire, c'est bien, le faire sur le terrain c'est mieux. L'équipe de France n'a jamais été aussi forte que lorsqu'elle est combattante", a prévenu Imanol Harinordoquy.

En prévision de la lutte annoncée, le sélectionneur anglais Martin Johnson a concocté un pack tout aussi dense et retenu pas moins de cinq avants sur le banc des remplaçants dont le bouillant talonneur Dylan Hartley ainsi que le rugueux deuxième ligne Courtney Lawes.

"Ce sont nos ennemis depuis longtemps"

Derrière les deux gâchettes Jonny Wilkinson et Toby Flood, deux demi d’ouverture évolueront ensemble, entourés de la nouvelle vague anglaise sans complexe : le centre Manu Tuilagi, l'ailier Chris Ashton et l'arrière Ben Foden.

"Il y a plein de revanches dans ce match, par rapport à nous et à nos supporters", souligne l'ailier toulousain Vincent Clerc, titulaire en 2007. "Et aussi un peu par rapport à la demi-finale. Ils nous ont coupés dans notre élan et mis fin à notre rêve. Je repense à ce match qu'on laisse échapper après le drop de Wilkinson alors que nous étions devant."

Le volubile pilier gauche Fabien Barcella, qui sera épaulé par Nicolas Mas de retour de blessure, prend moins de précautions pour rappeler que jouer les Anglais, qui plus est en Coupe du monde, reste très spécial. En trois confrontations directes (1991, 2003, 2007), jamais la France n'a battu le XV de la Rose...

"Ce sont nos ennemis depuis longtemps. Depuis la nuit des temps, les Anglais savent battre les Français. C'est une équipe qui nous casse les pieds et qui sort le grand match contre nous à chaque fois". Ça y est, le ton est donné et le match lancé.