
Accusé par Ziad Takieddine d'avoir comploté contre Nicolas Sarkozy dans l'affaire Karachi, l'ancien Premier ministre a invité l'homme d'affaires à produire des preuves devant la justice.
AFP - Dominique de Villepin, mis en cause par l'intermédiaire d'armement Ziad Takieddine, l'a invité vendredi sur Europe 1 à produire ses preuves à la justice, qui lui pose de questions "depuis un an", puisqu'il "ressort la théorie du complot".
"Cela fait un an que la justice lui pose de questions", a lancé l'ancien Premier ministre, soulignant ne jamais avoir rencontré cet homme d'affaires.
"Il y a une semaine, il mettait en cause les plus hautes autorités de l'Etat, aujourd'hui, il nous ressort la théorie du complot. Il y a rien de nouveau. Il a des preuves ? Qu'il les apporte à la justice, c'est à la justice d'apprécier les choses", a-t-il poursuivi.
M. de Villepin a rappelé qu'à l'époque des faits évoqués par Ziad Takieddine, il était "secrétaire général de l'Elysée. Je n'étais pas ministre de la Défense, pas directeur d'une entreprise publique d'armement".
M. Takieddine, soupçonné d'avoir versé des rétrocommissions pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 dans le cadre d'une vente de frégates à Ryad (contrat "Sawari II"), a dénoncé jeudi, sans apporter de preuves, "un complot" contre Nicolas Sarkozy et mis en cause Dominique de Villepin.
"Jacques Chirac l'a toujours dit très clairement : quand il est arrivé en 1995 il a eu le souci de la moralisation de la vie publique", a dit le fondateur de République solidaire pour expliquer l'arrêt des rétrocommissions.
"La vraie question, c'est le climat des affaires et de suspicion généralisée dans notre pays", a-t-il dit. "La réponse, c'est l'indépendance de la justice", "rompons le lien entre le parquet et le pouvoir politique".
"Je n'ai de relation amicale avec aucune personnalité ambiguë et j'assume toutes mes amitiés", a encore dit M. de Villepin, lié à un autre intermédiaire présumé, Alexandre Djouhri.