Quatorze personnes, dont onze membres des forces de sécurité, ont été blessées ce mardi dans une ville à majorité chiite de l'est de l'Arabie saoudite. Le ministère de l'Intérieur évoque l'implication d'un "pays étranger" dans les troubles.
AFP - Quatorze personnes ont été blessées dans une localité à majorité chiite de l'est de l'Arabie saoudite lors de heurts entre les forces de l'ordre et des "fauteurs de troubles" à la solde d'un pays étranger, ont annoncé mardi les autorités saoudiennes.
Onze membres des forces de sécurité figurent parmi les blessés dans ces affrontements qui se sont déroulés lundi soir à Awamiah, dans la région d'Al-Qatif, a précisé le ministère saoudien de l'Intérieur dans un communiqué rapporté par l'agence officielle SPA.
Les heurts ont été provoqués par des "fauteurs de troubles agissant à l'instigation d'un pays étranger visant à déstabiliser" le royaume, a ajouté le ministère dans ce qui semble être une allusion à l'Iran. Il a accusé ce pays "d'ingérence flagrante" dans les affaires intérieures saoudiennes.
Après la dispersion par les forces de l'ordre "d'un groupe de fauteurs de troubles", "des tirs d'armes automatiques ont visé des membres des forces de sécurité", a ajouté le ministère.
Neuf policiers ont été blessés par balles et deux autres par des cocktails Molotov, tandis qu'un civil et deux femmes ont été blessés par balles, selon le communiqué.
La majorité des quelque deux millions de chiites saoudiens vivent dans la province orientale riche en pétrole.
C'est la première fois que des troubles y sont signalés depuis des manifestations à la mi-mars pour protester contre l'aide militaire saoudienne dans la répression d'un mouvement de contestation dirigé par les chiites dans le royaume voisin de Bahreïn.
L'entrée de troupes saoudiennes et d'autres pays du Golfe à Bahreïn avait provoqué une vive tension entre l'Iran, dont la population est à majorité chiite comme celle de Bahreïn, et l'Arabie saoudite.
Les autorités saoudiennes vont "frapper d'une main de fer toute personne" qui chercherait à déstabiliser le royaume, a prévenu le ministère, affirmant que les "fauteurs de troubles" devaient choisir "entre leur loyauté à leur pays ou à cet Etat et sa marjaiya (direction religieuse chiite)".
Selon un témoin contacté par l'AFP, des habitants d'Awamiya se sont rassemblés lundi soir devant le poste de police afin de protester contre l'arrestation de deux sexagénaires, interpellés pour pousser leurs deux fils accusés d'avoir participé à des manifestations au printemps à se rendre.
Les deux hommes ont été libérés mais la police a arrêté un militant des droits de l'homme, Fadel al-Manassef, qui venait poste de police pour s'informer de ce qui se passait, puis un autre homme venu prendre des nouvelles du militant, a ajouté le témoin, sous couvert d'anonymat.
Fadel al-Manassef a récemment passé quatre mois en prison pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales à Qatif (est).