
Après quatre jours de garde à vue, le numéro deux de la police judiciaire de Lyon, Michel Neyret, a été mis en examen et placé en détention provisoire dans l'enquête pour soupçons de corruption et trafic de stupéfiants.
AFP - Le numéro deux de la police judiciaire de Lyon, Michel Neyret, mis en examen lundi dans l'enquête sur des soupçons de corruption, a été placé en détention provisoire, ont annoncé ses avocats, Mes Aurélie Sauvayre et Gabriel Versini-Bullara.
"Aujourd'hui, un grand serviteur de la République part en maison d'arrêt, un homme de terrain, le commissaire divisionnaire Neyret. Dès demain, nous relevons appel de la décision", a dit Me Versini-Bullara aux journalistes.
M. Neyret a été mis en examen notamment pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournement de biens et violation de secret professionnel, a-t-on appris auprès de ses avocats.
"M. Neyret est affecté de partir en maison d'arrêt. Il ne renie pas pour autant son rôle dans la police nationale, il n'a pas voulu déshonorer la police", a dit Me Versini-Bullara.
"Il a embrassé ce corps noble de l'Etat, avec conviction, avec fougue et il le restera à tout jamais un policier même s'il ne l'est plus judiciairement et administrativement parlant", a-t-il ajouté.
"Il a la volonté réelle de démontrer qu'il n'est pas cet homme corrompu que d'aucuns ont voulu dépeindre, que certains délinquants de haut rang ont voulu stigmatiser. M. Neyret retrouvera son honneur et à sa dignité", a-t-il encore dit.
M. Neyret "ne peut pas nier tout en bloc. Certaines choses sont inéluctables, il les reconnaît" notamment à propos du "traitement des sources, la capacité de financer le traitement de certains informateurs", a encore dit son défenseur, assurant que son client "n'était pas allé jusqu'à la connivence".
Sur la base d'écoutes, les enquêteurs soupçonnent notamment M. Neyret d'avoir détourné du cannabis avant son placement sous scellés ou sa destruction afin de rémunérer des informateurs ou pour le revendre, avait dit vendredi une source judiciaire.