En riposte à l'exploration entamée au large de Chypre par Nicosie, Ankara a envoyé un navire vendredi. La Turquie s'oppose à toute exploitation tant que le conflit entre les deux parties (grecque et turque) perdurera sur l'île.
Reuters - Un navire turc a quitté vendredi le port d'Izmir, sur la mer Egée, pour mener une mission d'exploration pétrolière au large de Chypre sur fond de contentieux avec les Chypriotes grecs concernant les gisements de gaz et de pétrole en Méditerranée orientale.
Le navire "Piri Reis" n'était accompagné d'aucune escorte militaire contrairement à ce qu'avait laissé entendre le ministre turc de l'Energie, Taner Yildiz, cette semaine.
La tension est montée d'un cran dans la région après l'annonce mardi par le gouvernement de Nicosie, le seul reconnu par la communauté internationale, du début des opérations d'exploration gazière au large de ses côtes.
Israéliens et Chypriotes explorent les fonds marins à la recherche d'hydrocarbures et Israël revendique un important gisement découvert en 2009.
La Turquie, le seul pays reconnaissant la partie nord de Chypre, conteste les revendications territoriales de Nicosie et d'Israël et affirme que Chypre ne peut exploiter les ressources au large de l'île tant que le conflit entre les parties grecophone et turcophone n'est pas résolu.
La Turquie a prévenu qu'elle poursuivrait ses propres travaux exploratoires avec le gouvernement chypriote turc, sous escorte militaire au besoin, si la Chypre continuait les siens. Ankara affirme que toute richesse naturelle découverte dans la région appartient aux deux communautés chypriotes.
Lors d'un discours devant l'Assemblée générale de l'Onu, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a évoqué jeudi le contentieux avec Chypre.
"La Turquie s'attend à ce que l'ensemble des parties impliquées fassent des efforts pour que le gouvernement grec chypriote mette fin à des intiatives qui suscites des tensions
non seulement sur l'île, mais dans la région", a-t-il déclaré. "Sinon, nous ferons ce que nous avons à faire.
Chypre est divisée depuis l'intervention militaire de la Turquie en 1974 en réaction à un coup d'Etat soutenu par la Grèce. La partie grecque de l'île reconnue au niveau international a adhéré à l'Union européenne.