Dominique Strauss-Kahn donnera une interview télévisée à 20 h (heure de Paris), la première depuis son arrestation médiatisée à New York. Le socialiste, ex-favori des sondages, n'a jamais été aussi impopulaire auprès des Français.
REUTERS - Les Français écouteront dimanche soir les explications de Dominique Strauss-Kahn, qui brisera un silence de quatre mois observé depuis son arrestation pour tentative de viol aux Etats-Unis.
L'ancien directeur général du Fonds monétaire international est l'invité du journal de 20h00 de TF1, où il répondra aux questions de la journaliste Claire Chazal pendant une vingtaine de minutes, selon les médias français.
Selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, un tiers des Français attendent qu'il s'explique sur ce qui s'est passé le 14 mai dans la suite du Sofitel de New York où il s'est
retrouvé avec une femme de chambre qui l'a ensuite accusé de tentative de viol.
Celui qui faisait figure de favori du Parti socialiste pour l'élection présidentielle de 2012 en France a bénéficié depuis d'un abandon des poursuites au pénal de la part de la justice américaine.
De retour à Paris depuis 15 jours, il a été entendu à propos d'une autre plainte pour tentative de viol déposée en France par la journaliste et romancière Tristane Banon.
Selon le sondage Ifop, 53% des Français souhaitent que Dominique Strauss-Kahn annonce à la télévision son retrait de la vie politique et 48% espèrent qu'il expliquera le rôle qu'il entend jouer dans la campagne présidentielle.
Son intervention télévisée sera "un moment de vérité", dit dans Le Parisien l'un de ses proches, Jean-Marie Le Guen.
"Je m'attends à ce qu'il aborde toutes les questions mais sans sombrer dans un voyeurisme déplacé", ajoute le député. "Les Français attendent sûrement des explications, mais pas de déballage".
Dominique Strauss-Kahn "est un homme blessé, désolé, malheureux", assure un autre de ses amis, Jean-Christophe Cambadélis, dans le Journal du Dimanche
"Mauvais film"
"Il est malheureux d'avoir raté son rendez-vous avec les Français, de ne plus pouvoir agir face à la crise. Il est malheureux et triste que son intimité ait été jetée en pâture".
Pour Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn est "suffisamment aguerri pour savoir ce qu'il a à dire".
"Je n'ai aucune vocation à être une directrice de conscience et à dicter aux autres ce que doit être leur comportement", a-t-elle souligné sur Radio J.
Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, s'est exprimée sur la même antenne "en tant que femme".
"Si les Français demandent que Dominique Strauss-Kahn se retire de la vie politique, c'est peut-être que, comme moi, ils attendent de leurs hommes politiques un comportement digne et respectueux envers les femmes", a-t-elle déclaré.
La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, est allée sur le même terrain.
"Ce que je ne voudrais pas, c'est que les femmes soient victimes de cette affaire-là, que plus personne n'ose porter plainte dans une situation où on se considère comme victime ou harcelée", a-t-elle dit sur Canal +.
Le retrait de la vie politique de Dominique Strauss-Kahn "est aujourd'hui effectif", a-t-elle estimé tout en déplorant l'image de la vie politique donnée par cette affaire.
"Je ne voudrais pas que la vie politique ressemble au festival de Cannes", a-t-elle dit. "On a vu revenir Dominique Strauss-Kahn sous les caméras, c'était comme la promotion d'un
mauvais film".
Invité du Grand-Rendez-vous Europe 1-i>Télé-Le Parisien, le ministre de l'Economie, François Baroin, s'est dit "lassé de ce feuilleton" tout en estimant qu'un soutien de "DSK" serait un handicap pour le futur candidat socialiste à la présidentielle.