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Pressé par l'Union européenne de réduire ses déficits, Madrid a réintroduit pour deux ans l'impôt sur la fortune ce vendredi, après l'avoir supprimé en 2008. Cette mesure devrait rapporter environ un milliard d'euros au pays.

AFP - Le gouvernement socialiste espagnol a approuvé vendredi la réintroduction, pour deux ans, de l'impôt sur la fortune, suspendu en 2008, assurant qu'il n'est dirigé qu'aux plus riches et que 90% des Espagnols n'auront pas à le payer.

Cet impôt ne concernera qu'"environ 160.000 citoyens", "tous les autres ne le paieront pas", a assuré le porte-parole de l'exécutif José Blanco à l'issue du Conseil des ministres.

"90% (des Espagnols) n'auront pas à (le) payer", a-t-il insisté.

Pressée par les marchés et l'Union européenne de réduire ses déficits, l'Espagne avait indiqué dès jeudi qu'elle allait rétablir temporairement l'impôt sur la fortune.

Cette mesure devrait rapporter environ un milliard d'euros, afin de financer les régions qui plombent les comptes du pays.

Avant sa suspension en 2008 par José Luis Rodriguez Zapatero, cet impôt était critiqué parce qu'il touchait aussi une partie des classes moyennes.

Pour répondre à ces critiques, sa base a été modifiée: les contribuables ne seront taxés sur leur propriété qu'au-delà de 300.000 euros, contre 150.000 en 2007, et sur leur patrimoine au-delà de 700.000 euros, contre 108.000 en 2007.

A paramètres constants par rapport à 2007, l'impôt, "concentré sur les plus grandes fortunes" devrait rapporter "autour de 1,08 milliard d'euros", a indiqué jeudi la ministre de l'Economie Elena Salgado.

"Toutes les liquidités possibles" récupérées en 2011 et 2012 seront mises à disposition des régions, afin qu'en 2012 et 2013 celles-ci aient "davantage de moyens pour faire face à leurs dépenses", a-t-elle expliqué.

La situation financière des 17 régions, qui disposent d'un fort degré d'autonomie, est une source récurrente d'inquiétudes pour les marchés.

A fin juin, leur déficit cumulé s'élevait déjà à 1,2% du PIB, alors qu'il ne doit pas dépasser 1,3% d'ici fin décembre, tandis que leur dette globale a atteint un record historique, à 12,4% du PIB, contre 10,2% un an plus tôt.