Recep Tayyip Erdogan a déclaré, jeudi en Tunisie, qu'islam et démocratie ne sont pas incompatibles alors que l'élection d'une assemblée constituante y est prévue le 23 octobre. Le Premier ministre turc se rendra par la suite en Libye.
AFP - Le Premier ministre turc Reccep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi que "l'islam et la démocratie n'étaient pas contradictoires", au cours d'une visite en Tunisie, pays déclencheur du "printemps arabe" qui s'apprête à élire une assemblée constituante le 23 octobre.
"Islam et démocratie ne sont pas contradictoires. Un musulman peut gérer un Etat avec beaucoup de succès", a déclaré M. Erdogan, dirigeant d'un parti islamo-conservateur, à l'issue d'un entretien avec son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi.
"La réussite du processus électoral en Tunisie va montrer au monde que la démocratie et l'islam peuvent aller ensemble", a souligné M. Erdogan, citant son propre pays en exemple.
"La Turquie compte 99% de musulmans mais c'est un Etat démocratique laïque où toutes les religions ont le même niveau. Un musulman, un chrétien un juif sont égaux dans un Etat laïque", a-t-il déclaré.
"Nous croyons à ça et nous travaillons avec ça", a-t-il encore affirmé.
La Tunisie doit élire le 23 octobre une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution neuf mois après la chute du régime de Ben Ali. Les islamistes d'Ennahda, qui se réclament ouvertement du modèle turc, apparaissent comme les favoris du scrutin.
L'influence d'Ennahda suscite de fortes craintes dans les milieux laïques et intellectuels tunisiens.
M. Erdogan, qui effectue une tournée dans les pays du "printemps arabe", est arrivé mercredi en Tunisie, après une première étape en Egypte. Il doit ensuite se rendre en Libye.