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Ankara va saisir la justice internationale pour contester la légalité du blocus de Gaza

La Turquie va saisir la Cour internationale de justice pour contester la légalité du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. La tension est palpable entre les deux pays depuis l'affaire de la flottille, arraisonnée par Tsahal, en mai 2010.

AFP - Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a indiqué samedi que la Turquie lancerait la semaine prochaine une procédure judiciaire pour contester la légalité du blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La Turquie déposera une requête devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans le courant de la semaine prochaine, a affirmé M. Davutoglu au cours d'un entretien accordé à la chaîne nationale turque TRT, selon Anatolie.

La saisie de la CIJ est une des cinq mesures de rétorsion contre Israël annoncées vendredi par Ankara pour sanctionner le refus de l'Etat hébreu de s'excuser après la mort de neuf Turcs dans un raid de l'armée israélienne contre une flottille d'aide humanitaire pour Gaza, en mai 2010.

"Il ne s'agit pas d'une affaire entre la Turquie et Israël, il s'agit d'une affaire entre Israël et la communauté internationale, le droit international et la conscience internationale", a souligné M. Davutoglu, cité par Anatolie.

En réaction, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, cité par la radio publique, a dit "déplorer la décision turque".

Il a estimé qu'"elle n'avait pas de chances d'aboutir après que la commission de l'ONU a jugé que le blocus naval (imposé par Israël sur Gaza) ne contrevenait pas au droit international".

Le rapport d'enquête commandité par l'ONU, rendu public jeudi, considère que l'armée israélienne, qui a tué neuf passagers turcs d'un bateau d'une flottille de militants pro-palestiniens en route pour la bande de Gaza, avait eu recours à une force "excessive et déraisonnable".

Mais le document onusien a jugé légal le blocus naval imposé par Israël contre le territoire palestinien en Méditerranée.

Le chef de la diplomatie turque a également prévenu que l'attitude des autorités israéliennes risquait de leur aliéner les nouvelles forces politiques nées du "Printemps arabe".

"Si Israël persiste dans ses positions actuelles, il va faire venir un fort sentiment anti-israélien à l'ordre du jour de ceux qui dans le cadre du Printemps arabe combattent leurs propres régimes autoritaires", a-t-il déclaré.