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La Conférence des ambassadeurs s'ouvre ce mercredi à Paris. Lors de son discours d'inauguration, Nicolas Sarkozy devrait évoquer les soulèvements arabes, mais également le processus de paix israélo-palestinien.

Évènement majeur de la politique étrangère française, l’édition 2011 de la "Conférence des ambassadeurs" se tient à Paris de mercredi à vendredi. Quelque 200 ambassadeurs de France ainsi que des ministres et autres diplomates seront réunis autour du président Nicolas Sarkozy pour cette grand messe annuelle de la diplomatie française. Au menu des débats, les révolutions arabes, mais aussi le processus de paix au Proche-Orient.

La France acteur du changement

"La diplomatie dans un monde en mouvement, la France acteur du changement", le thème adopté cette année en dit long sur l’orientation voulue par le président Sarkozy. Et une semaine après la prise de Tripoli par les insurgés libyens soutenus par Paris, la conférence revêt "une dimension particulière", estime une source diplomatique interrogée par l’AFP.

Selon Pauline Simonet, spécialiste de politique internationale à FRANCE 24, "cette année marque un changement radical dans la politique étrangère de la France". 2011 a en effet été marqué par une volonté d’interventionnisme de Paris, notamment en Côte d’Ivoire et en Libye.

La journaliste rappelle également que durant les décennies passées, Paris a préféré soutenir les régimes arabes en place, même autoritaires, les considérant comme le "meilleur rempart à l’islamisme".

Or, au lendemain de la prise de Tripoli par les rebelles, Nicolas Sarkozy déclarait : "Nous serons aux côtés de la rue arabe à chaque fois qu’elle exigera la démocratie et la liberté".

"Avec le soulèvement en Libye, Nicolas Sarkozy a trouvé l’occasion de redorer le blason de la France décrié lors des révolutions tunisienne et égyptienne", analyse Pauline Simonet.

La France a été en effet le premier pays à reconnaître début mars le Conseil national de transition (CNT), et elle accueille, par ailleurs, jeudi 1er septembre une Conférence des amis de la Libye en vue d’accompagner la transition démocratique du pays.

Des heures difficiles en perspective

Mais l’année diplomatique ne s’arrête pas au succès français en Libye et déjà se profile la 66e session de l'Assemblée générale des Nations unies qui s'ouvre à New York le 13 septembre et au cours de laquelle les Palestiniens envisagent de demander la reconnaissance d'un Etat de Palestine et son adhésion à l'ONU. Une perspective appréhendée par la France et nombre de pays.

Jusqu'ici Paris a affirmé vouloir privilégier la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens et "éviter une confrontation diplomatique aux Nations unies qui serait contre-productive", a rappelé vendredi le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.

La France a bien tenté, au début de l'été, de relancer le dialogue entre Israéliens et Palestiniens. À cet effet, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a, en juin, fait des allers-retours entre Jérusalem et Ramallah en ce sens, mais cette initiative n’avait pas abouti.

Le président Sarkozy devrait donc à nouveau aborder les thèmes du processus de paix et de la création d'un État palestinien en ouverture de la Conférence des ambassadeurs ce mercredi après-midi. "La question promet d’être très délicate pour la France, mais aussi pour les États-Unis", explique Pauline Simonet. Si la position américaine – ne pas reconnaître l’État palestinien est claire, celle de la France est plus ambigüe.

Or, "comment ne pas reconnaître l’État palestinien quand on se veut le défenseur des populations arabes et de leur droit à la démocratie ?", se demande Pauline Simonet. La France est d’autant plus mal à l’aise que l’Europe est divisée sur la question.

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