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L'UE s'entend pour élargir les sanctions contre le régime d'Al-Assad

Les Vingt-Sept ont conclu un accord politique partiel en vue d'élargir les sanctions visant la Syrie, en représailles à la répression du régime de Bachar al-Assad. Un embargo pétrolier pourrait être décrété et le gel des avoirs étendu.

REUTERS - Les pays de l'Union européenne ont convenu vendredi d'élargir leurs sanctions contre la Syrie en ouvrant la voie à de futurs embargos sur les transactions avec des banques et des firmes syriennes de l'énergie et des télécommunications, rapportent des diplomates.

Lors d'entretiens à Bruxelles sur de futures sanctions contre le gouvernement du président Bachar al Assad, des diplomates des Etats de l'UE ont aussi confirmé un projet d'embargo sur les importations de pétrole brut syrien en Europe.

Cet embargo doit faire l'objet d'une confirmation définitive des capitales européennes mais pourrait être en place dès la semaine prochaine, indiquent les diplomates.

Mais un désaccord persiste sur des propositions visant à interdire aux ressortissants de l'UE d'investir dans le secteur pétrolier syrien (mesure qu'ont déjà instituée les Etats-Unis pour leurs ressortissants avec un embargo sur le brut) et d'exporter en Syrie des équipements liés au secteur pétrolier.

"Il y a un accord politique qui ne devrait pas se défaire sur l'embargo pétrolier et sur de nouveaux critères applicables aux personnes (morales et physiques) affectées par les gels d'avoirs", a déclaré un diplomate de l'UE.

"Cela nous permet en gros de cibler n'importe qui", a-t-il ajouté en demandant à garder l'anonymat.

Les Vingt-sept s'étaient entendus vendredi dernier pour réfléchir à de nouvelles sanctions en représailles à la violente répression du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad, qui a coûté la vie 2.200 civils en cinq mois, selon l'Onu.

Craignant pour leurs intérêts commerciaux, plusieurs Etats membres s'étaient montrés réticents à l'idée de s'en prendre au secteur pétrolier. La Syrie produit 400.000 barils par jours dont 150.000 sont importés en Europe, notamment au Pays-Bas, en Italie, en France et en Espagne.

L'UE a ajouté lundi dernier 15 noms à sa liste des personnalités soumises à un gel des avoirs financiers et à une interdiction de visa. Cinq institutions, dont les services de renseignement militaires, ont par ailleurs été ajoutées à la celles des entités avec lesquels les entreprises européennes ont interdiction de traiter.

A l'Onu, les Etats-Unis et quatre pays européens (France, Grande-Bretagne, Allemagne et Portugal) ont fait circuler au Conseil de sécurité un projet de résolution imposant des sanctions à Bachar al Assad et à plusieurs de ses proches. Ce texte se heurte cependant à de vives réticences de la Russie et de la Chine, a-t-on indiqué de source diplomatique.