Dans une interview exclusive accordée à FRANCE 24, le président du CNT libyen, Moustapha Abdeljalil, explique que l'instance agira en qualité de Conseil suprême pendant huit mois. Il annonce également le déménagement du CNT à Tripoli dès jeudi.
Trois jours après le début de la bataille de Tripoli, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a dévoilé mardi soir, sur FRANCE 24, les intentions du CNT concernant la transition politique en Libye. "Le calendrier des élections va se décliner en deux phases. Premièrement, le CNT agira en qualité de Conseil suprême pendant huit mois. Puis, lors d'une deuxième phase qui durera une année, le Conseil élaborera une Constitution, formera un gouvernement intérimaire et organisera des élections générales, conformément à un régime présidentiel", a-t-il annoncé.
itDans un entretien téléphonique, Moustapha Abdeljalil a par ailleurs assuré que le CNT allait progressivement déménagé de sa base de Benghazi (est) vers Tripoli, à partir de jeudi et ce "malgré les violences qui sont en cours".
La bataille qui se déroule à Tripoli entre les troupes loyales au colonel Mouammar Kadhafi et les combattants hostiles au régime a fait plus de 400 morts, a-t-il en outre indiqué.
"Selon nos premières informations, le nombre de tués pendant l'opération qui a duré trois jours est d'un peu plus de 400. Les blessés sont au nombre de 2 000." Selon Moustapha Abdeljalil, près de 600 soldats pro-Kadhafi ont également été capturés.
Interrogé sur le sort du Guide libyen, son ancien ministre de la Justice a estimé que ce dernier n’était pas assez courageux pour rester dans la capitale et combattre. "J'imagine qu'il a quitté Tripoli pour se diriger vers le Sud, ou vers le Sud-Ouest, vers l’Algérie. Mais je ne crois pas qu’il puisse aller loin ni vers le sud ni vers l’est, car ces zones ne sont plus sous son contrôle", a-t-il expliqué. Et d’ajouter : "J'espère qu’il va être capturé vivant, afin qu'il puisse être jugé et que le monde puisse connaître ses crimes".
Sur l’antenne de FRANCE 24, il a également réitéré que la totalité de Bab al-Aziziya, la résidence de l'ex-dirigeant libyen à Tripoli, était sous le contrôle des combattants hostiles à Mouammar Kadhafi, tout en confiant que trois secteurs de la capitale demeuraient entre les mains de soldats qui lui sont restés fidèles. Soucieux d’éviter le chaos dans la ville, il a appelé "tous les combattants et les citoyens à la patience, au pardon, à la tolérance et à ne pas se venger".
Sur le plan humanitaire, le président du CNT a lancé un appel à l’aide, affirmant que les hôpitaux de Tripoli sont en manque de médicaments et que certains blessés doivent être évacués pour recevoir des soins appropriés.